Un délai supérieur à 12 semaines entre le diagnostic d’invasion musculaire du cancer transitionnel vésical et la cystectomie est corrélé avec un stade histologique plus avancé
Introduction: Le traitement de choix du cancer transitionnel vésical infiltrant le muscle est la cystectomie radicale. Celle-ci peut être retardée pour plusieurs raisons. Nous avons fait une étude rétrospective pour déterminer l’intervalle entre le diagnostic et la chirurgie, au-delà duquel la cystectomie serait associée à un stade plus évolué de la tumeur.
Matériels et méthodes : Des 117 patients opérés de cystectomie radicale entre avril 1998 et Novembre 2003, 65 patients avaient un cancer transitionnel vésical avec infiltration musculaire dont le diagnostic est posé à la résection endoscopique. Les patients sont divisés en six groupes en fonction de l’intervalle entre le diagnostic initial d’invasion musculaire et la chirurgie: moins que 4 semaines (groupe 1), 4 à 6 semaines (groupe 2), 7 à 9 semaines (Groupe 3), 10 à 12 semaines (Groupe 4), 13 à 16 semaines (Groupe 5), plus de 16 semaines (Groupe 6). Une comparaison des stades histologiques entre les groupes est réalisée en utilisant le test de X2.
Résultats : La moyenne de l’intervalle entre le diagnostic de l’invasion musculaire et la cystectomie radicale était de 8,5 semaines et comme extrême de une à 54 semaines. 52,8% des patients opérés avant 12 semaines avaient une atteinte extravésicale contre 91,7% de ceux opérés après 12 semaines (x2= 4,6374 : différence statistiquement significative) alors qu’il n’existe pas de différence significative entre les groupes de moins de 12 semaines (groupe 1, 2, 3), ni entre ceux de plus de 12 semaines (groupe 4, 5, 6).
Conclusion Notre étude montre qu’un retard à la cystectomie radicale supérieur de 3 mois à partir du diagnostic d’invasion musculaire est associé à un stade histologique avancé de la tumeur. Cependant, une généralisation des résultats est controversée car le nombre de patients qui ont eu un retard à l’opération de plus de 12 semaines est réduit et la réalisation d’une étude prospective randomisée dans ce contexte est contraire à l’éthique.