Tumeurs du rein : étude monocentrique descriptive de 810 cas. Epidémiologie et évolution sur 15 ans
INTRODUCTION & OBJECTIF : L’Association Française d’Urologie a réalisé une étude épidémiologique nationale en 1997 pour le rapport de son congrès. Disposant d’une base de données conséquente de patients opérés d’une tumeur du rein dans notre institution, nous avons voulu comparer nos résultats, actualiser les données épidémiologiques et évaluer les différences observables sur 15 années d’évolution.
PATIENTS & METHODES : Les données descriptives de 844 patients opérés consécutivement entre 1985 et 2000 d’une tumeur du rein ont été analysées : 810 ont été retenus, 34 ayant des données manquantes.
RESULTATS : L’âge moyen de découverte était de 59,6 ans (14,6 – 90,20) avec une grande stabilité durant les 15 ans de l’étude ainsi que le sex-ratio de 2/3 d’hommes pour 1/3 de femmes. Les circonstances de découverte étaient en majorité fortuites par échographie (51,1% vs 44,8% cliniques) alors qu’elles étaient majoritairement cliniques avant 1993. La douleur en était le principal signe révélateur (29%). Le côté droit était plus souvent atteint (55%). La taille tumorale moyenne était de 61,7 mm (2,0 – 230) avec une grande stabilité pendant les 15 ans de l’étude. L’intervention la plus fréquemment réalisée était la néphrectomie élargie (640 vs 170 néphrectomies partielles) mais la tendance est, depuis 1993, à l’augmentation constante du nombre d’interventions conservatrices avec plus d’1/3 des actes en 2000. La répartition du type histologique était de 90.75% de tumeurs malignes vs 9.25% de bénignes. Parmi les carcinomes le type conventionnel à cellules claires représentait 73%.
CONCLUSION : Les données obtenues par notre étude confirment en grande partie celles de la dernière étude nationale. En terme d’évolution, les tumeurs du rein sont découvertes de plus en plus fortuitement mais, alors que la taille tumorale et l’âge des patients restent statistiquement parfaitement stables, le nombre de chirurgies conservatrices augmente d’années en années ce qui pourrait être analysé comme paradoxal. Il reste donc à définir à quelle sous-population profite les découvertes fortuites.