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TRAITEMENT PAR L’ASSOCIATION DE DEUX ANTICHOLINERGIQUES DE L’HYPERACTIVITE DETRUSORIENNE D’ORIGINE NEUROLOGIQUE APRES ECHEC D’UN TRAITEMENT PAR UN SEUL ANTICHOLINERGIQUE AUX DOSES MAXIMALES RECOMMANDE

Objectifs : Evaluer les résultats cliniques et urodynamiques de l’association de deux anticholinergiques pour traiter une hyperactivité détrusorienne d’origine neurologique réfractaire après traitement par un seul anticholinergique aux doses maximales recommandées.

Matériel et méthodes : Entre Juin 2004 et Décembre 2006, 22 patients (11 hommes, 11 femmes), d’âge moyen 57,9 ± 12,9 ans, ayant une hyperactivité détrusorienne d’origine neurologique réfractaire à un traitement par un seul antimuscarinique à la dose maximale recommandée, ont été traités par l’association chlorure de trospium 20 mg matin et soir et oxybutynine un demi comprimé matin, midi et soir. Tous les patients avaient une incontinence urinaire par urgence. Aucun patient n’avait d’obstruction sous-vésicale ni de résidu post-mictionnel ou n’urinait par autosondage. Chaque patient avait un calendrier mictionnel, un bilan urodynamique, un ECBU avant et trois mois après la mise en place du traitement. A un mois, était réalisée une échographie réno-vésicale avec mesure du résidu post-mictionnel. Les résultats ont été comparés par un test t de Student.

Résultats : Sur les 22 patients, 15 (68,2%) étaient guéris (catalogue mictionnel+absence de fuites+paramètres urodynamiques), 5 (22,7%) en échec et 2 (9,1%) ont arrêté le traitement pour effets secondaires sévères (1 épisode de rétention aiguë d’urine, 1 sécheresse buccale et constipation). Sous association, le nombre de mictions et le nombre d’épisodes de fuites d’urine par 24 heures étaient diminués (14±3 vs 7±3, P < 0,001; 3±1 vs 0,5±0,9, P < 0,001). Les résultats urodynamiques montraient une augmentation du volume moyen d’apparition d’une contraction non inhibée (194 ± 38 vs 337 ± 69 ml (P < 0.001)), de la capacité cystomanométrique (233 ± 33 vs 456 ± 101 ml (P < 0,001)) et de la pression détrusorienne maximale (38 ± 13 vs 22 cm H2O (P < 0,001)).Le résidu post-mictionnel était supérieur à 100 ml dans deux cas. Trois patients ont eu des effets indésirables (une sécheresse buccale et un une constipation) mais n’ont pas arrêté le traitement.

Conclusion : Le traitement d’une hyperactivité détrusorienne neurogène réfractaire à un seul anticholinergique à doses maximales par une association de deux anticholinergiques est efficace et bien toléré. Cette association thérapeutique pourrait constituer un échelon thérapeutique intermédiaire dans la prise en charge de l’hyperactivité détrusorienne avant des thérapeutiques plus invasives.