Traitement des prolapsus urogenitaux par voie vaginale : étude anatomochirurgicale et clinique des bras de suspension de la prothèse synthétique Octopus
Objectifs.– La prothèse synthétique Octopus est un prototype pour traiter les prolapsus des étages antérieur et moyen, par voie vaginale. Elle comprend un corps de prothèse, hamac sous-vésical, arrimé au pelvis par 6 bras trans-pariétaux. Ce travail est une étude anatomoclinique de la morbidité des bras trans-pelvipérinéaux fixant la prothèse.
Méthodes.– Les bras de suspension de la prothèse sont 2 bras trans-obturateurs antérieurs (TOA), 2 bras trans-obturateurs postérieurs (TOP) et 2 bras postérieurs (TSS) qui traversent successivement l’insertion isthmique des ligaments utérosacrés puis les ligaments sacrospinaux. Nous rapportons une étude anatomique des trajets des bras de prothèse et 2 études cliniques (séries rétrospectives). Le passage TOP diffère d’une série à l’autre. Dans la série 1 (2002/5), le TOP est dans un plan frontal croisant le trajet du nerf pudendal. Dans la série 2 (2005/7), le TOP est dans un plan postérolatéral (en dehors de l’épine sciatique).
Résultat.– L’étude anatomique nous a amenés à définir la « zone de risque pudendal » s’étendant du bord postérieur du trou obturé à l’épine sciatique. Le passage du tunneliseur dans cette zone expose au risque de lésion pudendale. La transfixion du ligament sacrosciatique dans sa partie interne, même très haute, ne croise aucune structure anatomique dangereuse. La série 1 est de 205 patientes (346 TOA, 346 TOP, 410 TSS). La série 2 est de 84 patientes (162 TOA, 162 TOP, 168 TSS). Les TOA n’ont donné lieu à aucune complication. Les TOP série 1 ont été responsables de 5 rétractions, 2 érosions, 2 neuropathies de type pudendale (tunneliseur croisant la zone pudendale). Les TOP série 2 n’ont donné lieu à aucune complication (passage postérolatéral en dehors de la zone pudendale). Les TSS série 1 ont été responsables de 3 dysfonctionnements recto-anaux par excès de tension des bras. Les TSS série 2 ont été responsables d’une rétraction symptomatique.
Conclusion.– L’étude anatomique permet de définir les repères qui sécuriseront le geste chirurgical lors du passage des bras de prothèse. La comparaison des 2 séries semble confirmer l’intérêt d’un passage pelvien postérolatéral du bras TOP pour ne pas croiser la zone pudendale.