SURVIE OBSERVEE ET SURVIE RELATIVE DES PATIENTS ATTEINTS D’UN CANCER DE LA VESSIE DANS LE DEPARTEMENT DU TARN ENTRE 1990 ET 1994
Introduction
Le taux de survie du cancer de la vessie est souvent étudié sur des échantillons appartenant à des essais cliniques, mais il l’est très rarement au niveau d’une population non sélectionnée. L’objectif de cette étude était d’évaluer la survie du cancer de la vessie diagnostiqué dans la population du département du Tarn (France) entre 1990 et 1994 et de connaître la différence en fonction du stade du cancer.
Matériaux et Méthode
Pendant cette période, 522 (H=417, F=105) cas de cancer de la vessie ont été recensés par le registre des cancers du Tarn. La durée d’observation allait de 0,2 à 129,5 mois (médiane=67,3 mois). 14 patients (2,7%) ont été perdus de vue. L’âge médian au moment du diagnostic était 71,7 ans [min 27,9 – max 103,6]. L’analyse a été faite en calculant la survie relative, en fonction du sexe, de l’âge, et du niveau d’infiltration. Pour juger de l’impact de la mortalité compétitive sur la survie observée, la même analyse a été réalisée en utilisant le modéle de Cox .
Résultats
Le taux de survie relative à 5 ans était 75,4% et la survie observée de 59,6% pour l’ensemble de la cohorte. La survie des patients variait avec la taille de la tumeur. Les risques pour les différentes tailles comparativement au pTa étaient respectivement de 1,7, 4,02, et 6.78 pour les pT1, pT2 et pT3-4 dans un modéle de survie observée. Les différences étaient plus importantes en survie relative. L’âge au moment du diagnostic était un facteur pronostique de la survie observée avec des risques respectivement de 1,72 et 4,66 pour les 60-79 ans et les plus de 80 ans par rapport aux moins de 60 ans. En survie relative. Ces écarts diminuent fortement (1,40 et 2,09 pour les 60-79 ans et les plus de 80 ans). L’utilisation de la survie relative montre que si la survie semble meilleure dans le groupe des femmes c’est que la mortalité due aux causes autres que le cancer y est plus faible.
Conclusion
Quelques soit la méthode de survie utilisée le niveau d’infiltration de la paroie vésicale reste le facteur pronostic majeur. Son retentissement sur le pronostic est encore plus net quand les effets de la mortalité compétitive sont neutralisés par la survie relative .