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Suppression androgénique intermittente après récidive biologique suivant un traitement radical pour cancer de prostate localisé.

Objectifs.- Présenter les résultats à long terme, d’une suppression androgénique intermittente (SAI) indiquée pour une récidive biologique après un traitement radical pour cancer de prostate localisé.

Méthodes.- Entre 1992 and 2010, 654 patients ayant un cancer de la prostate ont été traités par SAI dans notre centre. Parmi eux, 263 patients (40%) avaient une récidive biologique après un traitement radical et 146 qui avaient un suivi minimum de 5 ans ont été retenus pour cette étude. La phase de traitement consistait en une injection trimestrielle d’un analogue LH-RH associée à un anti-androgène non stéroïdien quotidien pendant 3 mois. La période sans traitement était indiquée lorsque le PSA était < 4 ng/ml. Les critères de reprise du traitement étaient un taux de PSA > 20 ng/ml ou l’apparition de signes cliniques. Les courbes de survie spécifique pour le cancer ont été réalisées avec la méthode Kaplan-Meier.

Résultats.- Le suivi médian était de 93.4 mois (61-219.3) et l’âge médian de 69.8 ans (52.4-81.8). 146 patients ont été préalablement traités soit par chirurgie (72) soit par un traitement physique (74) irradiation externe Curiethérapie ou  Ablatherm. Aucune différence n’a été constatée entre les 2 groupes pour le temps de survie spécifique. Le score médian de Gleason au début de la SAI était de 7 (4-9). Le PSA médian au début du  SAI était de 9.8 ng/ml (4.2-25). La durée médiane entre le traitement local et la SAI a été de 29.2 mois (2-52). La durée des cycles a diminué progressivement de 18. 2 mois au premier cycle à 11.3 mois au 5 ème cycle pour ensuite se stabiliser jusqu’au 11èmecycle. 55 patients (38%) sont devenus moins sensibles à la SAI (PSA >4 ng/ml après trois mois de SAI) et ont été traités par une hormonothérapie continue en arrêtant l’anti-androgène. Parmi ces patients 50 (34%) sont devenus réellement hormono-résistants (PSA en augmentation de plus de 2 ng/ml malgré le traitement continu) et ont reçu un traitement secondaire (chimiothérapie ou autre). 50 patients sont décédés (34%) dont 24 (16%) du cancer prostatique dans un délai médian de 69 mois (65 – 145) après le début de la SAI. La médiane de la probabilité de survie spécifique pour le cancer pour la série est de 122 mois (78.6-105.1). Une analyse multivariée pour la survie spécifique retrouve le score de Gleason et le taux de PSA initial comme des facteurs significatifs prédictifs de la mortalité. La fonction sexuelle ou la continence urinaire n’ont pas été étudiées en raison des traitements radicaux préalables à la SAI.  Les effets secondaires liés à la SAI étaient nettement diminuées lors des phases de surveillance.

Conclusion.- A long terme, la SAI après récidive biologique suivant un traitement radical démontre une bonne efficacité (Survie médiane spécifique : 122 mois) et un minimum d’effets secondaires. La durée des cycles diminue progressivement pendant la SAI. Le score de Gleason et le taux initial de PSA sont les 2 facteurs prédictifs de la mortalité.

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