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Stratégie de dépistage des tumeurs infracliniques chez le candidat à la transplantation rénale

Objectifs.– La survenue d’une tumeur maligne après transplantation est un évènement grave, et d’autant plus qu’elle se manifeste précocement. Le risque de tumeur occulte non hématopoïétique est évalué à 2,9 % chez les transplantés d’organe solide, et une politique de dépistage pré-transplantation (préTx) bien menée permettrait de diminuer encore ce risque. Nous présentons les résultats du dépistage préTx de tumeurs solides dans notre unité.

Méthodes.– Nous avons étudié rétrospectivement 1256 dossiers de patients depuis 2004 ayant été pressentis pour une transplantation rénale (TxR). Notre bilan standard préTx comprend un examen clinique complet, un bilan biologique avec (immuno)électrophorèse des protides, PSA, Hémoccult II après 40 ans et CA 125 chez les patientes à haut risque de tumeur ovarienne, une radio de thorax, un scanner (TDM) abdominopelvien et une échographie abdominale, un TDM thoracique basse dose chez les patients fumeurs et des consultations spécialisées. La recherche de tumeur urothéliale et la coloscopie d’emblée sont réalisées chez les patients à risque élevé.

Résultat.– Sur 1256 évaluations, nous avons retrouvé 4,5 % de suspicion de tumeurs occultes, dont 75 % ont été confirmées. Il s’agissait principalement de cancer du rein (n = 10), de cancer de prostate (n = 13). Le diagnostic était également apporté par le TDM et la combinaison de l’examen clinique et de la biologie. Six patients ont été greffés sans récidive, neuf patients sont en attente sans contre-indication temporaire (CIT), dix sont en CIT, 11 ont été désinscrits et quatre non inscrits, deux patients sont décédés. Une tumeur a été méconnue dans le bilan préTx chez cinq patients (1 % des greffés), dont deux sont décédés.

Conclusion.– La prévalence des tumeurs occultes dans le bilan préTx est de 4 % chez les hommes, 2 % chez les femmes. Le diagnostic précoce permet une meilleure prise en charge et une meilleure gestion du pool national de greffon. La politique de dépistage systématique de ces tumeurs doit relever d’un équilibre entre le coût des examens, leur risque et la fréquence des lésions recherchées.

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