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Score diagnostique de douleur pelvienne par hypersensibilisation: élaboration par avis d’experts selon la méthode Delphi (groupe Convergences PP)

Objectifs.– Des phénomènes d’hypersensibilisation périphérique ou centrale sont évoqués pour expliquer des douleurs chroniques sans pathologies lésionnelles, ce que l’on appelle maintenant douleurs fonctionnelles (céphalées de tension, migraines, dysménorrhée, syndrome des jambes sans repos, Sadam, mais aussi vulvodynies provoquées, syndrome douloureux vésical sans anomalie cystoscopique, syndrome de l’intestin irritable…). L’hypersensibilisation pelvienne est une notion qui peut être démontrée ou provoquée expérimentalement mais qui repose sur des données cliniques intuitives. L’objectif est de définir des critères consensuels de douleurs chroniques en rapport avec une hypersensibilisation pelvienne.

Méthodes.– Utilisation de la méthode Delphi : un groupe d’experts est soumis à plusieurs séries de questionnaires. Après chaque série, on réalise une synthèse anonyme des réponses et des argumentaires ayant conduit à ces réponses. Plusieurs tours sont réalisés permettant d’arriver à la « meilleure » réponse. Vingt-deux experts (experts de Convergences PP) ont ainsi été sollicités avec trois tours de propositions.

Résultat.– Le contexte : douleur pelvipérinéale évoluant depuis plus de six mois dont l’expression clinique est disproportionnée eu égard aux éventuels éléments lésionnels, d’expression neuropathique (brûlure ++ + ) non déficitaire (sensitif et moteur) dont les symptômes peuvent être focaux ou diffus dans l’ensemble de la région pelvipérinéale dix items ont été retenus regroupés en trois groupes :

– groupe 1 : items d’hypersensibilité viscérale (non douloureuse) dont expression clinique est celle de troubles fonctionnels urinaires ou anorectaux : 1) urinaire : pollakiurie, urgenturie, dysurie ; 2) anorectaux : dyschésie, diarrhée ;

– groupe 2 : données d’interrogatoire : items d’hypersensibilisation viscérale douloureuse ; 3) douleurs augmentées par le remplissage vésical et soulagées par la miction (attribuées à la vessie) ou déclenchées par la miction (attribuées à l’urètre) ; 4) douleurs augmentées par le remplissage de l’ampoule rectale et soulagées par l’émission de gaz ou la défécation ou douleurs augmentées après la défécation ; 5) allodynie ou hyperpathie au contact de la peau (vêtements serrés) ; 6) douleurs augmentées pendant ou après l’activité sexuelle (douleur postéjaculatoire notamment) ;

– groupe 3 : données d’examen clinique : signes d’hypersensibilisation pelvienne extraviscérale : 7) douleurs à la pression osseuse du bassin (pubis, branches ischiopubiennes, coccyx) ; 8) douleurs myofasciales (muscles élévateurs de l’anus, obturateurs internes, piriformes, ou des muscles de la paroi abdominale) ; 9) douleurs au contact de la vulve ou douleur à le pression testiculaire ; 10) la présence ou des antécédents d’autres douleurs fonctionnelles (notion de terrain).

Conclusion.– Ces critères sont simples et doivent permettre de mieux comprendre des douleurs fonctionnelles pelviennes, d’expression focalisée ou diffuse. La présence d’une hypersensibilisation pelvienne peut relever de traitements spécifiques algologiques. Elle doit rendre prudent vis à vis de tout geste agressif susceptible de majorer les douleurs (dépistage des sujets à risques de douleurs postopératoires). Des études ultérieures devront valider ces critères.

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