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Rôle de la voie de signalisation du monoxyde d’azote dans un modèle expérimental d’hyperactivité vésicale

Type de financement.– Bourse AFU.

Contexte.– L’hyperactivité vésicale (HAV) peut être associée à une hyperexcitabilité des fibres afférentes nerveuses. Plus spécifiquement, les fibres de type C, normalement silencieuses deviennent hyperexcitées dans différentes conditions physiopathologiques et sont alors responsables de contractions involontaires du détrusor. Plusieurs études suggèrent que le monoxyde d’azote (NO) libéré dans la vessie au niveau de l’urothélium et/ou des terminaisons nerveuses afférentes de l’espace sous-urothélial pourrait moduler le réflexe mictionnel via l’inhibition de l’excitabilité des fibres afférentes.

Objectifs.– Étudier l’effet de modulateurs de la voie de signalisation du NO sur le réflexe mictionnel dans un modèle expérimental, chez le rat, d’HAV induite par instillation intravésicale de capsaicine.

Méthodes.– Des expériences de cystométrie continue ont été réalisées chez des rates anesthésiées à l’isoflurane. Le nitroprussiate sodium (SNP 0,1 mg/kg), donneur de NO ; le 8Br-cGMP (10 mg/kg), analogue non hydrolysable du GMPc ; le LY 83–583 (1 mg/kg), inhibiteur de la guanylate cyclase, ainsi que leur véhicule (Nacl 0,9 %) étaient administrées par voie systémique 45 min après l’instillation intravésicale de capsaicine (30 mml/L).Chaque groupe de traitement comportait 9 animaux. L’effet des différents composés a été étudié sur les paramètres urodynamiques suivants : pression maximale (PM) intravésicale ; intervalle entre deux mictions (IM) ; pression vésicale basale (PB) ; volume uriné (VU) ; pression vésicale seuil (PVS) pour déclencher une miction. Les résultats sont exprimés en pourcentage de la période contrôle avant l’administration des différents composés. Les données étaient ensuite exprimées en valeur moyenne ± erreur standard à la moyenne. La méthode statistique utilisée était l’analyse de la variance à deux paramètres (two-way Anova). Les résultats étaient considérés comme significatifs pour une valeur de p < 0,05.

Résultat.– Le SNP et le 8Br-cGMP augmentaient l’IM respectivement de 58 % et 31 %, 60 minutes après leur administration (p < 0,001 et p < 0,05 respectivement). Le SNP augmentait la PVS (p < 0,01). Le 8Br-cGMP diminuait la PM (p < 0,001) et la PB (p < 0,001). Cette diminution était respectivement de 15 % et de 27 %, 60 minutes après son administration. Inversement, le LY83-583 augmentait la PM (p < 0,001) et la PB (p < 0,001) de respectivement de 23 % et de 18 %, 15 minutes après son administration. Le LY83-583 diminuait également la PVS (p < 0,05) de 14 %, 30 minutes après son administration.

Conclusion.– Dans nos conditions expérimentales, le SNP et le 8Br-cGMP inhibent l’HAV induite par la capsaicine, responsable d’une activation des fibres C. Au contraire, le LY83-583 exerce un effet excitateur sur le réflexe mictionnel. Ces résultats suggèrent que la voie de signalisation du NO est impliquée dans le réflexe mictionnel, à la fois sur la phase de remplissage et de contraction vésicale dans un contexte physiopathologique d’HAV. Ainsi, la modulation de la voie du NO pourrait représenter une nouvelle cible pharmacologique prometteuse dans le traitement de l’HAV.

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