Accueil > Les évènements de l’AFU > Congrès français d'Urologie > 103ème congrès français d’urologie – 2009 > Résultats initiaux d’une nouvelle technique de reconstruction de la verge par phalloplastie abdominale
Ajouter à ma sélection Désélectionner

Résultats initiaux d’une nouvelle technique de reconstruction de la verge par phalloplastie abdominale

Objectifs.– Étude d’une nouvelle technique de reconstruction de verge par phalloplastie abdominale qui présente comme avantage esthétique l’absence de cicatrice sur l’avant-bras et le risque presque nul de perte du lambeau.

Méthodes.– Entre 2004 et 2009, 11 phalloplasties abdominales ont été réalisées. Technique chirurgicale en 3 temps. Phase 1 : pose de ballons abdominaux expanseurs, phase 2 : tubulisation du lambeau cutané abdominal, phase 3 : libération ombilicale du lambeau. Nous avons étudié leurs complications et la durée d’hospitalisation médiane, ainsi que leur satisfaction sur le plan esthétique et nous avons évalué leur sensibilité vibratoire, épicritique et douloureuse à l’aide de tests de sensibilité (Von Frey, vibrations, piqué et discrimination) et d’un questionnaire de 58 questions complété par 8 patients.

Résultat.– Le délai médian entre le début et la fin de la transformation est de 7 mois (3–13) avec une durée médiane d’hospitalisation de 3 jours (2–18) pour la phase 1, de 5 jours (2–31) pour la phase 2 et de 3 jours (2–16) pour la phase 3. Le clitoris était enfoui pour 7 patients et affleurant pour 4 patients. Un patient a bénéficié d’une glanuloplastie. Sur 11 patients, 7 ont présenté des complications mineures : désunion cicatricielle (4 patients), infection du lambeau (4 patients), cicatrice inesthétique nécessitant une abdominoplastie (4 patients) et 1 rétraction pénienne chez 1 patient a nécessité 2 reprises pour allongement de la phalloplastie. Seules 3 de ces complications ont entraîné une réhospitalisation. Cent pour cent des lambeaux sont vivants au terme de l’étude et aucun d’entre eux n’a eu d’uréthroplastie. Huit patients ont été testés et ont répondu au questionnaire : le niveau de satisfaction est de 8,9/10 pour l’apparence contre 7,3 pour la phalloplastie antébrachiale, le bien-être de 4,3/5 vs 3,8/5 et l’optimisme de 4,4/5 vs 3,8/5. Concernant la sensibilité, la douleur est absente, la vibration équivalente et la sensitivité épicritique de 4,5/5 vs 3,7/5.

Conclusion.– L’inconvénient de la phalloplastie abdominale est l’absence actuelle d’uréthroplastie, mais cette technique semble mieux préserver la sensibilité et le bien-être psychologique postchirurgie comparée à la phalloplastie antébrachial. Afin d’améliorer les résultats, nous allons proposer à l’avenir, à titre systématique, une glanuloplastie. Ces résultats montrent la faisabilité et l’intérêt d’une telle technique pour guider les patients dans le choix de technique de reconstruction.

Contenu protégé