Résultats d’une enquête évaluant la gestion chez les patients ayant une sclérose en plaques sous autosondage de l’Examen Cytobactériologique des Urines par le neurologue.
Objectifs. La réalisation du cathétérisme intermittent est associée à une colonisation bactérienne jusque dans 70 % des cas ce qui pose le problème de l’interprétation des examens cytobactériologiques des urines (ECBU). Aujourd’hui, il n’existe aucune recommandation concernant l’indication de la réalisation de l’ECBU et l’attitude à adopter selon ses résultats dans le cadre de la sclérose en plaques (SEP). Le but de cette étude était d’évaluer l’attitude des neurologues quant à la réalisation chez les patients SEP sous autosondage de l’ECBU et à son interprétation.
Méthodes. Un questionnaire a été adressé par e-mail aux 60 neurologues de la région Midi-Pyrénées. Les questions portaient sur les conditions de prescription de l’ECBU, l’interprétation des résultats, l’attitude thérapeutique et l’impact sur les traitements à visée neurologique.
Résultat. Sur les 60 neurologues contactés, 25 ont répondu (taux de réponse : 41,7 %). Huit ne suivaient pas de patients SEP sous autosondages. Sur les 17 neurologues restants, huit (47,1 %) réalisaient des bandelettes urinaires régulièrement et 11 (64,7 %) prescrivaient régulièrement des ECBU. L’indication de prescription des ECBU était la présence de signes cliniques évocateurs d’une infection urinaire (100 %), avant tout bolus de corticoïdes (88,2 %), avant corticothérapie mensuelle (64,7 %), avant cyclophosphamide (64,7 %) et avant natalizumab (17,6 %). Aucun ne prescrivait d’ECBU à titre systématique. En cas de présence d’un germe, les neurologues rapportaient ne prescrire une antibiothérapie qu’en présence de signes cliniques dans 76,5 % des cas et en l’absence de signes cliniques dans 23,5 % des cas. L’antibiotique de première intention était une fluoroquinolone (58,8 %), du cotrimoxazole (5,9 %), de la nitrofurantoïne (5,9 %), de l’amoxicilline (5,9 %) et une association acide clavulanique et amoxicilline (5,9 %). Un ECBU de contrôle était systématiquement demandé par 41,2 % des neurologues et en cas de persistance d’un germe, un deuxième traitement antibiotique était systématiquement prescrit. En cas de présence d’un germe, le traitement de la sclérose en plaques était retardé par 47,1 % des neurologues.
Conclusion. Cette étude montre, en dehors de l’absence de prescription d’ECBU à titre systématique, une grande hétérogénéité de comportement des neurologues vis-à-vis de l’ECBU chez les patients SEP réalisant l’autosondage, soulignant un réel besoin de recommandations.