Type de financement : promoteur : Institut Pasteur, Paris.

Objectifs.– Étudier la cinétique de la réponse immunitaire locale et systémique lors des instillations vésicales de BCG, dont le mécanisme d’action reste méconnu.

Méthodes.– Après accord du CPP, 17 patients présentant une indication de première instillation de BCG pour tumeur superficielle de vessie ont été inclus. Des prélèvements urinaires et sanguins étaient prélevés lors des premières et troisièmes instillations (à H0 avant l’instillation, H + 2 et à H + 4 heures après) pour analyse cellulaire en cytométrie de flux (système truCOUNT™) et analyse protéique de 89 molécules par technologie Luminex^®. L’analyse statistique était réalisée par une plateforme Omniviz^® et la comparaison menée par des tests de Mann–Whitney.

Résultat.– Les polynucléaires, monocytes et lymphocytes (LB et LT) étaient détectés en quantité modérément élevée dans l’urine à H + 4 heures après la première instillation, puis à des concentrations jusqu’à 203 fois supérieures, à H + 4 heures après la troisième instillation. Ce résultat n’était pas retrouvé sur les prélèvements sanguins. À H0, il n’y avait pas de différence significative pour les concentrations cellulaires urinaires entre la première et la troisième instillation. À H4 de la troisième instillation, alors que les taux sanguins restaient inchangés, l’excrétion urinaire de 36 des 89 composés protéiques était significativement augmentée en comparaison de H4 de la première instillation (p < 0,005) ; ces composés regroupent des protéines plasmatiques (Apo I, Apo H, insuline, Ig A et M, fibrinogène, etc.), cytokines (IL1-b, IL6, IL 10, TNF a, MIP-1b, GM-CSF, IP-10, etc.), mais aussi myéloperoxidase (MPO) et récepteurs des produits de glycation avancée (EN-RAGE).

Conclusion.– Cette étude démontre que l’effet du BCG est avant tout local et que la répétition des instillations permet une amplification de la réponse inflammatoire. Cet effet « mémoire » de la réponse immunitaire innée peut être assimilé à un conditionnement tissulaire indépendant du système immunitaire adaptatif, dans lequel l’hypervascularisation tissulaire joue un rôle important.