REACTIVITE TESTICULAIRE AU TRAITEMENT HORMONAL INTERMITTENT DANS LE CANCER DE PROSTATE
Saint Etienne, Rostock, Aachen, Puteaux. France, Allemagne
Introduction: Le blocage androgénique intermittent (BAMI) dans l’adénocarcinome prostatique est une modalité encore expérimentale basée sur une alternance de castration et d’activité androgénique satisfaisante. Elle laisse espérer entre autres, une meilleure qualité de vie durant ces dernières périodes. Nous avons étudié la réactivité testiculaire lors de 4 cycles successifs.
Matériel et méthodes: Après 6 mois de blocage androgénique complet (leuproreline 3,75 SR + flutamide 750 mg/j), 52 patients français et allemands de stade (Tx, Nx, M1b/c, PSA > 20 ng/ml) ont été inclus dans le bras intermittent d’une étude comparative prospective. Leur PSA était alors < 4 ng/ml et aucun ne présentait de signe clinique de progression. Le traitement hormonal a été secondairement réintroduit pour au moins 3 mois en cas de progression clinique et/ou de PSA > 10 ng/ml, et arrêté à nouveau en l’absence de progression clinique et PSA < 4 ng/ml. Le PSA et la Testostéronémie (T) sont mensuels (dosages centralisés, par pays).
Résultats: 52 patients ont eu au moins 1 cycle complet (période avec puis sans traitement). Les T moyennes ne se sont pas modifiées significativement au cours des 106 cycles successifs. Les valeurs initiales, puis lors des 4 réintroductions sucessives sont respectivement de 4.7, 4.9, 5.1, 4.5 et 4.8 ng/ml (N>=2.7 ng/ml) [patients français], et de 3.6, 4.8, 5.5, 5 et 3.3 ng/ml (N>=3.3 ng/ml) [patients allemands]. 12 patients ont eu 4 cycles complets (suivi moyen: 2,18 ±0,3 ans). Tous avaient une T initiale normale. La durée moyenne des périodes sans traitement de ces patients est respectivement de 128, 88, 79 et 76 jours, représentant ainsi 33%, 48%, 47% et 45% d’un cycle thérapeutique. 10 patients sur les 12 ont toujours récupéré une T normale lors de l’arrêt du traitement; les 2 autres avaient une T diminuée dès la fin du troisième cycle. Ces 10 patients ayant constamment normalisé leurs T lors de ces 4 cycles l’ont fait dans des délais de respectivement 37.6, 40.6, 33 et 39.4 jours après l’arrêt du traitement (30 jours après la dernière injection de la leuproréline)
Conclusion: Ces données confirment que des périodes brèves de suppression androgénique ne génèrent pas de castration prolongée, mais qu’elles sont suivies d’une récupération testiculaire régulière et fréquente.