RADIOTHERAPIE ADJUVANTE OU DIFFEREE APRES ECHEC DE PROSTATECTOMIE RADICALE
Objectif : Déterminer l’efficacité comparée, en cas d’évolution tumorale après prostatectomie radicale effectuée pour adénocarcinome, d’une radiothérapie adjuvante indiquée sur la foi du résultat anatomo-pathologique et d’une radiothérapie différée proposée en cas d’échec biologique.
Matériel et méthodes : Entre janvier 1996 et septembre 2002, 44 patients, âgés en moyenne de 62.5 ans, ont eu une prostatectomie radicale pour adénocarcinome, suivie, au niveau du lit prostatique, d’une irradiation adjuvante débutée au 4ème mois post-opératoire en raison de critères anatomo-pathologiques péjoratifs (marges positives, envahissement des vésicules séminales, score de Gleason…8), ou d’une irradiation différée en cas d’élévation du taux de PSA (3 dosages consécutifs à au moins 6 semaines d’intervalle). La radiothérapie a été considérée comme un échec en cas de persistance ou de ré-élévation du taux de PSA au-dessus du seuil de 0.2 ng/ml. Aucun patient n’a reçu d’hormonothérapie.
Résultats : Le suivi moyen est de 40,7 mois (8-88). La survie spécifique est de 100%. Radiothérapies adjuvante et différée ont été réalisées respectivement chez 17 et 27 patients. Le taux de réponse complète est de 88% après radiothérapie adjuvante contre 78% après radiothérapie différée (absence de différence statistiquement significative). La radiothérapie différée s’est soldée par un échec chez 3 des 8 patients dont le taux de PSA pré-rayons était…1 ng/ml contre 3 des 19 patients dont le taux de PSA pré-rayons était < 1 ng/ml (manque d’effectif pour un résultat statistiquement significatif).
Conclusion : Après échec d’une prostatectomie radicale, une radiothérapie différée paraît être une alternative acceptable à une radiothérapie adjuvante. Il semble préférable de débuter cette radiothérapie différée avant que le taux de PSA ne remonte au-dessus de 1 ng/ml au cours d’un suivi strict. Des études complémentaires sont nécessaires avant de pouvoir conclure définitivement.