Accueil > Les évènements de l’AFU > Congrès français d'Urologie > 98ème congrès français d’urologie > Profil de l’incontinence urinaire de la femme africaine dans trois pays d’Afrique au sud du Sahara
Ajouter à ma sélection Désélectionner

Profil de l’incontinence urinaire de la femme africaine dans trois pays d’Afrique au sud du Sahara

Objectif : Evaluer la prévalence et les caractéristiques de l’incontinence urinaire chez des sujets de sexe féminin dans trois pays d’Afrique au Sud du Sahara.

Matériel et Méthodes

Il s’agit d’une étude prospective, analytique et descriptive multicentrique menée de façon asynchrone à Nouakchott (Mauritanie), à Dakar (Sénégal) et à Ndjaména (Tchad)

Ont été incluses toutes les femmes âgées de plus de 18 ans quelque soit leur situation matrimoniale. Ont été exclues les fausses incontinentes et les femmes enceintes.

Toutes les patientes ont été soumises à un questionnaire anonyme qui comportait une cinquantaine de questions dont plusieurs à double entrée. Nous avons étudié les paramètres suivants: les antécédents (médicaux, chirurgicaux et gynéco-obstétriques), la fuite urinaire et ses caractéristique

– le retentissement de la fuite urinaire (physique, psycho-social et économique).

La saisie et l’exploitation des données ont été faites à l’aide du logiciel EPI INFO Version 6.04C qui a permis de réaliser la distribution des fréquences et des moyennes. Les comparaisons ont été faites par le test khi‰. Le seuil de significativité était fixé pour P 0,05.

Résultats

Au total 3021 questionnaires ont été distribués. Nous avons obtenu 1 taux de retour de questionnaire de 80,99%. L’âge moyen était de 30 ans en Mauritanie, 22 ans au Sénégal et 28 ans au Tchad.

On retrouvait 37,72% de célibataires, 52,51% de mariées, 3,62% de divorcées et 2,12% de veuves. Nous avons retrouvé une multiparité chez 49,46% des patientes. 26,9% des patientes étaient primipares et 32,8% des nullipares.

Le taux de femmes ayant eu un accouchement difficile était de 11,73%.

9,8% de l’échantillon ont eu des antécédents chirurgicaux.

La prévalence générale de l’incontinence dans notre échantillon était de 17,72%. Selon le type des fuites urinaires, 28,06% avaient une incontinence urinaire par impériosité mictionnelle, 38,41% avaient une incontinence urinaire d’effort et 34,60% avaient une incontinence urinaire mixte.

74,65% des incontinentes avaient des fuites occasionnelles et 25,34% des fuites habituelles. Selon la classification de Jolley, 41,96% avaient des fuites négligeables, 31,6% des fuites modérées, 26,70% des fuites importantes.

Dans notre échantillon seules 23,16% des incontinentes ont eu à consulter. 18,82% ont consulté un généraliste, 32,94% un gynécologue, 20% un tradi-praticien, 24,70% un urologue.

Dans notre série 30,79% ont osé parler à un tiers, 59,78% des femmes n’ayant pas consulté trouve ce phénomène normal et ou naturel. 29,89% ont eu honte d’en parler.

Pour le retentissement physique, 10,9% des sénégalaises présentaient des signes d’irritations et d’infections cutanées, 10% de mauritaniennes et 25,33% de tchadiennes, 10,9% des incontinentes sénégalaise éprouvaient un gène dans leur activités de tous les jours contre 12% de mauritaniennes et 100% de tchadiennes.

Sur le plan Psycho-social, 61,14% des sénégalaises étaient psychologiquement affectées par leur incontinence contre 26,66% de tchadiennes et 8% de mauritaniennes. Quelques femmes disaient être affectées par les manifestations de rejet de leur entourage.

Conclusion : L’incontinence urinaire est fréquente en Afrique mais la prévalence semble moins élevée que dans les pays du Nord. Elle serait plus fréquente chez les femmes de race blanche que chez celles de race noire. De même que des variations ethniques et culturelles existeraient dans la prévalence de l’incontinence urinaire.



2p1092004gueyeDiaporama

Contenu protégé