Prise en charge des fistules urinaires par néphrostromie à ballonnets
Objectifs
La fistule urinaire est une complication grave de la chirurgie pelvienne, leur prise en charge reste mal codifiée (35 % d’échec au traitement initial). La chirurgie est la technique de référence mais les néphrostomies à ballonnets (NAB) se présentent comme l’alternative pour permettre l’assèchement du bas appareil urinaire. Nous avons évalué l’efficacité de leur prise en charge par néphrostomie à ballonnets.
Méthodes
Cinquante-six patients ont été traités par néphrostomies à ballonnets de 2003 à 2014 dans un centre universitaire. Tous les patients ont été traités initialement par NAB. Le suivi de l’efficacité du drainage, des complications et du type de chirurgie réparatrice a été réalisé. Le succès était défini par la guérison spontanée de la fistule, un relais par double J ou une réimplantation urétéro-vésicale ; l’échec par une chirurgie de dérivation définitive (Bricker, UCB, néphrostomie définitive).
Résultats
Vingt-cinq hommes (45 %), 31 femmes (55 %), d’âge moyen 63 ans, ont été traités par NAB pour fistule urinaire d’origine urologique (40 % ; n = 22), gynécologique (20 % ; n = 11), digestive (34 % ; n = 19) et 7 % d’autres origines (n = 4). 86 % (n = 48) étaient dans un contexte carcinologique (dont 49 % dans une situation évolutive). La durée médiane de drainage était de 90 jours (10583 j) avec une moyenne de 3 réajustements des ballonnets par patient. Le délai médian avant la chirurgie réparatrice était de 91 jours (10189). Le succès était obtenu dans 51 % des cas (n = 26), l’assèchement de la fistule était obtenu uniquement par NAB dans 21,6 % (n = 12). Le succès variait selon l’origine de la fistule, 65 % (n = 11) si gynécologiques, 56 % (n = 6) si digestive, 32 % (n = 7) si urologique. Le taux de sténoses urétérales était de 12,5 % (n = 7).
Conclusion
Il s’agit de la plus importante série rétrospective de prise en charge des fistules urinaires par néphrostomie à ballonnets. Ce traitement mini-invasif, réversible, permet de proposer une alternative à la chirurgie dans le traitement des fistules urinaires, situation complexe dans un contexte carcinologique souvent délicat.