Prescriptions médicamenteuses pour troubles mictionnels du bas appareil urinaire à distance d’une chirurgie de l’HBP en pratique clinique courante
Objectifs.- La prescription de médicaments après chirurgie de l’HBP pour modifications ou persistance des troubles urinaires du bas appareil (TUBA) est mal évaluée par les protocoles des essais thérapeutiques. Ces prescriptions en pratique clinique quotidienne ont néanmoins un impact financier important et sont révélateurs d’une forme d’échec du traitement. Le but de ce travail était de communiquer la fréquence réelle, en pratique clinique, de la prescription d’alphabloquants (AB), de plantes, d’inhibiteurs de la 5alpha-réductase (5ARI) et d’anticholinergiques après chirurgie de l’HBP.
Méthodes.- Les patients ayant eu une chirurgie de l’HBP entre 2004 et 2007 ont été identifiés par interrogation de la base nationale anonymisée du PMSI. La base SNIIR-AM (recensant toutes les prescriptions de médicaments remboursés par la sécurité sociale) a ensuite été interrogée prospectivement après chaînage à la base PMSI afin d’enregistrer toute prescription de médicaments de l’HBP (AB, 5ARIs et plantes) au-delà de 3 mois post-opératoires pour chacun des patients opérés.
Résultats.- 263188 patients d’un âge médian de 71 ans ayant eu une chirurgie de l’HBP entre 2004 et 2007 en France. Après un suivi médian de deux ans, 23,2% des patients ont eu une prescription de médicaments de l’HBP à plus de trois mois de la chirurgie. Les médicaments, en majorité des alphabloquants et des plantes étaient prescrits seuls ou plus rarement combinés (tableau). Les anticholinergiques étaient prescrits chez 25120 patients (13,17%) plus de 3 mois après la chirurgie, dont 8386 avec des médicaments contre l’HBP associés.
Type de traitement | Part dans les ordonnances prescrites |
AB | 59.39% |
AB+5ARI | 4.03% |
AB+5ARI+Plantes | 0.16% |
AB+Plantes | 4.24% |
5ARI | 11.67% |
5ARI+Plantes | 0.66% |
Plantes | 19.86% |
Conclusion.- Le taux réel global des prescriptions de médicaments de l’HBP et d’anticholinergiques à distance de la chirurgie, en pratique courante, est sous-estimé par les études cliniques et interroge sur les indications thérapeutiques de ces classes médicamenteuses dans cette situation.