Introduction : Le but de cette étude est de préciser les indications et les résultats de l’embolisation dans la prise en charge des angiomyolipomes rénaux, qui représentent la lésion le plus souvent en cause dans les hématomes rétro-péritonéaux spontanés.
Matériel et méthodes : Neuf patients ont subi une embolisation artérielle, sur un total de 48 patients porteurs d’un angiomyolipome, surveillés ou traités entre 1994 et 2000. L’embolisation a été réalisée en urgence (4 cas) en raison d’un hématome rétro-péritonéal extensif mettant en jeu le pronostic vital, ou de façon programmée (5 cas) devant des hématuries récidivantes dans un contexte d’angiomyolipomes multiples bilatéraux.
Résultats : 1/ Hématome rétro-péritonéal : L’origine du saignement actif a toujours pu être visualisée et une hémostase immédiate a toujours pu être obtenue. A distance : une néphrectomie partielle a été réalisée après 5 et 12 mois chez deux patients (risque hémorragique jugé excessif en raison de la taille de l’angiomyolipome), une néphrectomie totale en raison d’une impossibilité de chirurgie conservatrice chez un autre patient.
2/ Hématuries récidivantes sur angiomyolipomes multiples : la localisation exacte du saignement est plus difficile. Deux patients ont eu une seconde embolisation pendant les trois premiers mois (1 sur lésion contro-latérale).
La mortalité est nulle et aucune insuffisance rénale iatrogène n’est à déplorer.
Conclusion : L’embolisation hypersélective est le traitement de choix des complications hémorragiques des angiomyolipomes, avec les avantages d’éviter un acte chirurgical dans des circonstances souvent dramatiques et de préserver le capital néphronique.