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Neuromodulation du nerf honteux avec guidance neurophysiologique pour les douleurs pelvipérinéales chroniques réfractaires (DPPCR) : une option thérapeutique prometteuse

Objectifs.– Les douleurs pelvipérinéales chroniques réfractaires (DPPCR) sont une entité complexe qui a des conséquences dévastatrices sur la qualité de vie des patients. Plusieurs options thérapeutiques ont été proposées, mais les résultats rapportés sont habituellement sous-optimaux et temporaires. La neuromodulation sacrée a été utilisée pour le syndrome de vessie douloureuse/cystite interstitielle (CI) avec un certain succès. Nous présentons la neuromodulation du nerf honteux avec guidance neurophysiologique, une nouvelle option thérapeutique qui consiste en une opération en 2 étapes qui incluent l’implantation d’une électrode sous guidance neurophysiologique en un premier temps et l’implantation du générateur permanent après une période d’essaie dans un deuxième temps. Nous présentons nos premiers cas dans notre institution.

Méthodes.– Nous avons révisé 10 cas de neuromodulation du nerf honteux avec guidance neurophysiologique qui ont eu lieu entre janvier 2006 et mars 2008. Toutes les chirurgies ont été effectuées sous anesthésie locale avec sédation légère par le même chirurgien et la guidance neurophysiologique par le même neurologue. La procédure a été offerte aux patients avec DPPCR avec ou sans neuropathie honteuse ou CI qui avaient échoué à la neuromodulation sacrée. Un EMG était effectué avant la chirurgie.

Résultat.– Dix patients, 7 femmes et 3 hommes, d’un âge moyen de 52,9 ans (42–65) ont une implantation de l’électrode sous guidance neurophysiologique. Trois patients souffraient de CI et 7 de DPPCR. Les traitements antérieurs incluaient médication, physiothérapie périnéale, bloc nerveux et neuromodulation sacrée. L’EMG a été fait chez 8 patients avant la chirurgie, dont 6 (75 %) ont mis en évidence une neuropathie du nerf honteux. Après une période d’essaie de 3–12 semaines, un patient avec CI et 2 patients avec DPPRC ont rapporté ≥ 60 % d’amélioration de leurs symptômes et ils ont eu l’implantation du générateur permanent. Tous rapportent encore ≥ 80 % d’amélioration après plus de 2 ans de suivi. Les autres 7 patients ont été considérés comme des échecs après essaies de différentes programmes de stimulation et leur électrode a été enlevée. Il n’y a pas eu de complications majeures.

Conclusion.– DPPCR avec ou sans neuropathie honteuse est une entité complexe à traiter. La neuromodulation du nerf honteux avec guidance neurophysiologique est une avenue thérapeutique prometteuse pour les patients qui ont échoué aux autres traitements. Dans la série présente, 3 des 10 patients ont été améliorés de façon significative, ce qui est excellent pour une option thérapeutique de dernier recours.

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