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Néphrectomie partielle laparoscopique pour tumeur sur rein unique (série monocentrique)

Objectifs.– La néphrectomie partielle laparoscopique devient une approche de plus en plus répandue dans la prise en charge des tumeurs malignes rénales, lorsqu’elle peut être réalisée en toute sécurité. Avec l’expérience et la standardisation de la technique, les indications se sont élargies progressivement à des situations particulières et difficiles telles que les reins uniques ou la préservation néphronique et le résultat oncologique sont impératifs. Peu de séries sont publiées à ce jour. Nous évaluons nos résultats fonctionnels et carcinologiques.

Méthodes.– Sur 350 néphrectomies partielles laparoscopiques (NPL) réalisées au CHUQ depuis mai 2003, 22 (6,2 %) le furent pour des tumeurs sur reins uniques. La technique utilisée fut toujours la même reproduisant les principes bien connus actuellement de clampage artériel, de section du parenchyme avec excision de la masse et enfin de reconstruction avec suture. Les données furent analysées afin de déterminer l’impact de cette technique sur la fonction rénale et le suivi oncologique à moyen terme de ces patients.

Résultat.– L’abord transpéritonéal fut utilisé dans 63,6 % des cas. Les masses rénales mesuraient 36 mm (25–91), les pertes sanguines étaient de 220 cm3 (50–900), le temps d’ischémie de 26 min (10–45), le temps opératoire de 129 min (104–150) et la durée moyenne de séjour de 5 jours (2–17). La conversion fut réalisée en lombotomie (clampage trop long). La pathologie a confirmé la présence de carcinome dans 91 % des cas. Les stades pathologiques étaient les suivants : 1Pt3a, 2Pt2, 6Pt1b, 13PT1a avec marges négatives (médiane de 3,2 mm). Les complications majeures furent représentées par : 1 saignement peropératoire dû à mauvais clampage, 1 conversion pour temps d’ischémie trop long, 2 saignements postopératoires avec hématome, 1 abcès de paroi nécessitant un drainage. Aucune fuite urinaire n’a été constatée. Les valeurs de débit de filtration glomérulaire (MDRD) étaient en moyenne ; pré-op, post-op , 3 mois et au dernier contrôle respectivement de 58,46 ; 51 et 52 ml/mn. Une patiente a dû avoir recours à 3 séances de dialyse postopératoire immédiat (80 ans, créat 197). Avec un suivi moyen de 31 mois (2–62), aucun signe de récidive locale n’a été constaté. La survie spécifique est de 96 % et globale de 91 %. Quatre patients présentaient des métastases pulmonaires au moment de la NPL.

Conclusion.– La NPL peut être réalisée avec sécurité dans ces cas particuliers de tumeurs sur rein unique ou l’indication de préservation est impérative. Une expérience considérable est requise si l’on souhaite obtenir de bons résultats carcinologiques sans être préjudiciable pour la fonction rénale résiduelle du patient. La chirurgie ouverte reste la voie d’approche recommandée.

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