Néphrectomie donneur vivant par laparoscopie robot-assistée (Da Vinci®) : résultats initiaux de 12 cas et comparaison à une série appariée opérée par voie conventionnelle
Introduction : Le prélèvement rénal donneur vivant par laparoscopie présente de nombreux avantages (douleur post-opératoire, durée d’hospitalisation) à l’origine d’une augmentation du nombre de dons de reins à travers le monde. L’assistance robotique permet, avec une courbe d’apprentissage rapide, et une plus grande précision du geste, de réaliser cette intervention avec une facilité de dissection, dans des conditions ergonomiques plus satisfaisantes.
Objectif : Evaluer l’efficacité de cette technique, en comparant les 12 premiers prélèvements par voie laparoscopique, à une série appariée de patients opérés par lombotomie.
Matériel et méthode : de janvier 2002 à janvier 2004, 12 néphrectomies donneur vivant (9 femmes, 3 hommes) ont été réalisées par laparoscopie transpéritonéale robot-assistée (groupe L). Les résultats ont été comparés aux 12 dernières néphrectomies donneur vivant à ciel ouvert (groupe O) réalisées par le même opérateur entre juin 1995 et octobre 2001
Résultats : les données démographiques (age, sexe, BMI) des 2 groupes n’étaient pas significativement différentes. Le rein gauche a toujours été prélevé sauf un cas dans le groupe L. La durée moyenne d’intervention et d’ischémie chaude a été significativement plus longue dans le groupe L, respectivement 185.5 min contre 113.7 min (p=0.0001) et 7 min 15 sec contre 55 sec (p=0.0001). La principale complication per-opératoire a été une plaie de l’artère rénale, survenue dans le groupe O. Aucune conversion n’a été nécessaire. La chute moyenne du taux d’hémoglobine post-opératoire a été très faible dans les 2 groupes (0,95±0,79 g/100 ml dans le groupe L contre 1,37±0,67 g/100 ml dans le groupe O). Deux complications post-opératoires mineures ont été rapportées : une thrombose veineuse profonde dans le groupe L et une pyélonéphrite aiguë dans l’autre groupe. La durée moyenne d’hospitalisation a été significativement plus courte dans le groupe L (5.9±1.8 j contre 10±2 j, p=0.0001). La reprise de diurèse a été immédiate dans les deux groupes. La clairance estimée de la créatinine chez le receveur cinq jours après la transplantation était de 58.16 ±26.7 ml/min dans le groupe O contre 61.5±18.3 ml /min dans le groupe L, (p=NS). Un receveur a présenté une fuite urinaire calicielle (groupe O).
Conclusion : le prélèvement rénal donneur vivant par laparoscopie robot-assistée est une technique sûre et efficace avec une très faible morbidité. La fonction rénale à court terme n’est pas altérée par des durées opératoires et d’ischémie chaude plus longues qu’en chirurgie conventionnelle. La promotion de cette technique d’acquisition rapide pourrait permettre de palier à la pénurie actuelle de dons de reins