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Morbidité de l’embolisation artérielle sélective dans la prise en charge des angiomyolipomes rénaux : reste-t-il une place pour la chirurgie conservatrice ?

Objectifs.– L’embolisation artérielle sélective est considérée aujourd’hui comme le traitement de référence des angiomyolipomes rénaux en situation d’urgence ou en prévention d’une hémorragie si la lésion réunit les critères de traitement. Les données de la littérature sont principalement basées sur des études rétrospectives et souvent non comparatives. Notre objectif est d’étudier la morbidité de l’embolisation et de la comparer à celle de la chirurgie rénale conservatrice.

Méthodes.– Nous avons étudié rétrospectivement les données monocentriques de 95 patients traités de manière conservatrice pour angiomyolipome entre 1985 et 2011. Trente-neuf patients ont été traités par embolisation et 56 patients ont eu une tumorectomie rénale. Les données collectées comportent : l’âge, le sexe, les circonstances de découverte (fortuite versus symptomatique), le caractère uni ou multifocal, l’association à une sclérose tubéreuse de Bourneville (STB), la fonction rénale initiale et son évolution après traitement, les caractéristiques à l’imagerie (aspect typique d’angiomyolipome ou lésion pauvre en graisse), l’indication de traitement (suspicion de lésion maligne, prise en charge préventive ou urgente d’un angiomyolipome typique), le taux de complications et le taux de réintervention (proportion de seconde embolisation ou de reprise chirurgicale).

Résultat.– La durée moyenne de suivi est 25 mois. Il n’y a pas de différence significative entre les groupes concernant le sexe et les circonstances de découverte. On retrouve des différences significatives (p < 0,05, embolisation versus chirurgie) entre les groupes concernant l’âge (39,7 versus 53,1 ans), la fonction rénale (87,9 versus 74,5 mL/min/1,73m2) et son évolution (13,8 versus –3,9 ?mol/L), la taille de la lésion principale (7,1 versus 4,5 cm), le caractère unifocal, l’association à une STB et l’indication de traitement. En termes de morbidité, on retrouve des différences statistiquement significatives pour la durée d’hospitalisation (4,1 versus 6,5 jours), le taux de complications (29,7 % versus 14,3 %) et le taux de réintervention (44,8 % versus 10 %).

Conclusion.– L’approche radiologique permet de diminuer la durée d’hospitalisation au prix d’une morbidité significativement plus importante que celle de l’approche chirurgicale. Il est légitime au vu des résultats de reconsidérer la place de la chirurgie conservatrice dans la prise de l’angiomyolipome rénal.

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