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Miction et fonction érectile après urétroplastie anastomotique : une évaluation prospective de 20 patients

Objectifs.– L’urétroplastie anastomotique par voie périnéale est le traitement de référence des sténoses de l’urètre bulbaire. Nous présentons les résultats d’une évaluation prospective du débit mictionnel et de la fonction érectile chez 20 patients ayant subi une anastomose terminoterminale pour sténose de l’urètre bulbaire.

Méthodes.– Entre 2000 et 2006, 20 patients d’âge moyen de 34 ans (19 à 45 ans) avaient subi une urétroplastie anastomotique pour sténose de l’urètre bulbaire. La miction et la fonction érectile ont été évaluées prospectivement par l’examen clinique, la débitmétrie et le questionnaire IIEF–5 à 3 mois, à 6 mois puis tous les ans après la chirurgie, avec un suivi moyen de 32 mois (14 à 68 mois). L’étiologie du rétrécissement urétral était : inconnue dans 35 % des cas, après un traumatisme fermé du bassin dans 15 % des cas, infectieuse dans 25 % des cas, iatrogène (sondage ou instrumentation endo-urétrale) dans 25 % des cas. L’étendue de la sténose était de 1 à 2 cm dans 60 % des cas, de 2 à 3 cm dans 30 % des cas et de 3 à 4 cm dans 10 % des cas. Sur un total de 20 patients, 80 % avaient subi au moins deux séances de dilatation urétrale et/ou urétrotomie interne avant la chirurgie. Aucun des patients n’avait subi une urétroplastie au préalable. Les résultats cliniques après la chirurgie étaient considérés comme un échec lorsque le débit urinaire maximal à la debitmétrie (Qmax) était < 12 ml par seconde ou l’absence de passage sur l’urétro-ystographie rétrograde et mictionnelle.

Résultat.– L’urétroplastie anastomotique était réussie chez 16 patients (80 %) et était considérée un échec chez 4 patients. L’échec de l’urétroplastie anastomotique était traité par des urétrotomies internes et l’autosondage intermittent chez 3 patients et par la confection d’une urétrostomie périnéale définitive dans l’autre cas. L’échec était souvent associé aux sténoses post-traumatiques (50 %) et toujours a une longueur étendue (> 2 cm) du rétrécissement. Tous les patients avaient un score IIEF-5 > 16. Une douleur à l’éjaculation était retrouvée chez 3 patients (15 %) et une diminution de la sensibilité du gland chez 2 patients (10 %). Aucun patient ne présentait de chordeé ou d’incurvation pénienne après érection.

Conclusion.– L’urétroplastie anastomotique de l’urétre bulbaire était associée à un taux de succès de 80 % dans notre série avec un taux de satisfaction des patients important, malgré quelques troubles érectiles ou éjaculatoires mineurs. L’échec associé à l’étiologie post-traumatique et à la longueur de la sténose (> 2 cm) peut être réduit par une meilleure dissection de l’urétre en amont et en aval pour permettre de placer de points de suture sans tension.

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