L’obésité est-elle un frein à la transplantation rénale ?
Objectifs. La transplantation rénale (TR) est la prise en charge la plus adaptée de l’insuffisance rénale terminale. La proportion d’obèses augmentant dans la population générale et chez les insuffisants rénaux, il est important d’évaluer l’impact de l’obésité sur les complications chirurgicales de la TR. Le but de notre étude est de signifier la corrélation entre l’obésité et la survenue de complications urologiques postopératoires à court et moyen terme.
Méthodes. Nous avons effectué une étude rétrospective de mars 1999 à décembre 2009. Nous avons réalisé une revue de dossiers de 414 patients transplantés rénaux. Les reins étaient prélevés sur donneurs cadavériques. Les données recueillies étaient l’âge, le poids, la taille, l’IMC préopératoires ; la néphropathie causale, le tabagisme, l’HTA, le diabète, le traitement anticoagulant. Les données peropératoires comprenaient la durée opératoire (DO), l’ischémie froide et chaude. Les complications urologiques ont été recensées pendant la première année après la TR (sténoses anastomotiques vasculaires, sténose urétéro-vésicale, lymphorées, pyélonéphrites, hématome, abcès de paroi, rejet aigu). L’analyse statistique a consisté en un test t pour échantillons indépendants et une régression logistique uni- et multivariée pour la survenue de complications.
Résultat. Nous avons trouvé que l’IMC et la durée opératoire des patients ayant des complications étaient significativement différents de celui des patients n’ayant pas de complications (p = 0,016) et (p = 0,039) respectivement. En comparant selon le critère du IMC ? 30, les obèses avaient plus de diabète, étaient tabagiques, avaient une DO plus longue et plus de complications que leurs homologues avec IMC < 30. Et cela était statistiquement significatif avec respectivement p = 0,014, p = 0,012, p = 0,006 et p = 0,03. L’analyse multivariée comprenant âge, tabac, DO, diabète et IMC a montré que seul l’IMC était un facteur prédictif indépendant de survenue de complications postopératoires avec p = 0,048 et un RR = 1,058 ; [IC :11,119]. Cependant il n’y avait pas plus de transplantectomie chez les obèses (p = 0,911).
Conclusion. Notre étude a montré qu’il existe un risque important de complications chirurgicales après TR chez les obèses. Mais à terme, cela n’affecte pas la survie du greffon car il n’y a pas plus de transplantectomies.