L’isoforme [-2]proPSA et l’index phi améliorent la détection du cancer de la prostate et identifient préférentiellement les cancers agressifs
Objectifs.- L’utilisation de l’antigène spécifique de la prostate (PSA) pour la détection précoce du cancer de la prostate (CaP) est controversée en raison des performances cliniques insuffisantes de ce marqueur. La société Beckman Coulter a récemment développé une nouvelle approche avec l’index phi («Prostate Health Index») qui combine les concentrations sériques du PSA total, PSA libre et du [-2]proPSA, une isoforme moléculaire du PSA. Les performances cliniques de cet index pour la détection du CaP sont en cours d’évaluation dans une étude multicentrique internationale.
Méthodes.- Un total de 905 patients (457 sans CaP et 448 avec CaP) issus de 4 hôpitaux avec un niveau de PSA total entre 1.6 8.0 ng/mL (calibration WHO) ont été inclus dans l’étude. Tous les CaP ont été confirmés par la réalisation de biopsies à 10 carottes ou plus. Les concentrations sériques de PSA total, PSA libre et [-2] proPSA ont été mesurées sur les automates d’immunoanalyse Beckman Coulter DxI800 ou Access2.
Résultats.- L’analyse des données en courbe ROC montre que l’index phi (AUC=0.73) améliore significativement (p<0.001) la détection du CaP comparativement au PSA (AUC=0.55) ou au pourcentage de PSA libre (AUC=0.61). Des résultats comparables sont obtenus pour des patients ayant subi une première biopsie négative. Une forte corrélation est observée entre les valeurs de phi et le pourcentage de biopsies positives. De plus, la proportion de CaP agressifs (Gleason ? 7) détectés augmente avec la valeur de l’index phi. Les cancers non décelés (77%) sont majoritairement des CaP de Gleason 6.
Conclusion.- Les résultats de cette évaluation multicentrique montrent que l’index phi améliore la détection des CaP dans la gamme de concentration de 1.6-8.0 ng/mL de PSA total tout en détectant préférentiellement les cancers agressifs.