L’hypertrophie bénigne de la prostate dysectasiante et non compliquée: qu’elle est la durée optimale du traitement par alpha bloquants ? Etude analytique a propos de 200 cas
INTRODUCTION: Les alpha-bloquants sont considérés actuellement comme le traitement médical de référence de l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) symptomatique et non compliquée. Si la majorité des auteurs s’accorde sur une durée minimale du traitement médicale de 3 mois, la durée maximale au delà de laquelle il faut changer de stratégie thérapeutique reste mal définie.
OBJECTIF: Déterminer la durée optimale du traitement par alpha-bloquants avant de conclure à l’échec du traitement médical.
MATERIELS & METHODES: Entre Janvier 1999 et Mai 2003, 200 nouveaux patients ont eu un traitement médical par alpha-bloquant pour HBP symptomatique et non compliquée. Ce traitement a été suivi régulièrement pour une durée minimale de 6 mois. La surveillance est clinique, échographique et par débimétrie. L’échec est défini par la persistance de la gène mictionnelle (IPSS > 8 / nycturie <2) et/ou une RPM > 100 ml et/ou un Qmax < 10 ml/s sous traitement médical ou la récidive de ces signes à l’arrêt du traitement.
RESULTATS: L’âge des patients varie de 51 à 93 ans (65,5).
Le volume prostatique varie de 19 à 224 cm3
La majorité (53%) des patients avaient une gène urinaire modérée (8 < IPSS< 19). Le RPM était > 150 ml chez 47% des patients et Qmax < 10 ml/s chez 74% d’entre eux. La durée maximale du traitement est de 84 mois (Tableau).
Tableau: Répartition des patients selon la durée du traitement et le délai du recours à la chirurgie
Il existe une corrélation positive entre la persistance de la gène mictionnelle à 3 mois du traitement (IPSS > 15 et/ou Q max < 10 ml/s et ou RPM > 150 ml) et l’échec à long terme (+ 6 mois) (p < 0,02).
Au delà de 6 mois de traitement, 34 patients (17%) ont eu un traitement chirurgical et 53 patients (26,5%) ont repris le traitement médical devant la récidive de la gène mictionnelle à l’arrêt de celui-ci.
Plus la durée du traitement est longue, moins on a eu recours à la chirurgie.
CONCLUSION: L’efficacité du traitement de l’HBP par alpha-bloquants peut être jugé dès la fin du 3ème mois. La persistance de gène ou sa récidive après 6 mois du traitement doit nous inciter à changer de stratégie thérapeutique.
