L’extraction vaginale dans la néphrectomie pour donneurs vivants apparentés, un réel intérêt cosmétique ?
Objectifs
La néphrectomie avec extraction vaginale a été décrite récemment en France pour cancer. Elle pourrait présenter un progrès vers une technique de moins invasive et plus esthétique dans le don à partir de donneurs vivant apparentés. Le but de cette étude a été d’évaluer à partir de questionnaires chiffrés utilisés en laparoscopie, le réel gain cosmétique de cette technique.
Méthodes
Il s’agit d’une étude prospective monocentrique incluant 29 patientes opérées entre janvier 2012 et avril 2013. Dix patientes ont eu une extraction par voie trans-vaginale (TVE) et 18 patientes ont eu une extraction par une voie iliaque (TAE). La satisfaction cosmétique a été mesurée à en utilisant un questionnaire de type « body image questionnaire (BIQ) ». Le BIQ est un questionnaire à 8 items incluant l’image corporelle et des échelles cosmétiques. L’image corporelle est obtenue en additionnant les réponses des patientes aux questions 1 à 5 et les cicatrices sont évaluées à partir d’échelles dans les questions 6 à 8.
Résultats
Toutes les patientes ont été revues en consultation. Dans le groupe des patientes TVE, le score moyen d’image corporelle est de 7,6 (5-9). Dans le groupe des patientes TAE, le score moyen d’image corporelle est de 8 (6-15) (p = 0,91). Concernant les cicatrices à proprement parler, le score moyen des échelles de satisfaction est de 20,1 (13-24) dans le groupe TVE, versus 18 (11-23) dans le groupe TAE (p = 0,085).
Conclusion
L’intérêt cosmétique d’une voie d’abord moins invasive ne semble pas être un facteur déterminant dans la démarche du don vivant de rein même si la satisfaction par rapport aux cicatrices semble intéressante. Ce type d’extraction peut néanmoins avoir un avantage dans la diminution des douleurs postopératoires et la reprise de l’activité normale.