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L’étude des mutations du gène VHL sur tissu inclus en paraffine dans le carcinome à cellules claires sporadique de l’adulte est-elle aussi performante que celle réalisée en tissu congelé ?

Type de financement.– Fonds de recherche de l’AFU.

Objectifs.– Il existe un intérêt croissant pour l’analyse du gène VHL en particulier dans l’ère des traitements anti-angiogéniques. Un séquençage systématique prospectif de ce gène est réalisé dans notre institution pour tous les carcinomes rénaux à cellules claires (CRCC) opérés. Cependant, les données sur la valeur pronostique de VHL sont contradictoires, éventuellement du fait de l’hétérogénéité des populations étudiées et des techniques employées. L’analyse en tissu congelé est la technique de référence. L’objectif de notre étude a été de comparer les mutations du gène VHL retrouvées dans les tumeurs incluses en paraffine aux mutations mises en évidence sur tissu congelé, afin d’évaluer la fiabilité de l’analyse ADN sur tissus fixés pour son application en pratique courante.

Méthodes.– Soixante-seize patients opérés d’un CRCC entre 2002 et 2005 dans notre département et pour lesquels une analyse du gène VHL sur tissu congelé avait été réalisée, ont été inclus : 73 tumeurs étaient mutées et 3 non mutées. L’ADN extrait des blocs de paraffine (kit RecoverAll™, Ambion) a été soumis à une électrophorèse en gel d’agarose afin d’évaluer sa qualité. Une double amplification par PCR a été réalisée. Les échantillons amplifiés étaient ensuite séquencés sur ABI PRISM 3130 Genetic Analyser. Les résultats du séquençage étaient comparés à ceux obtenus à partir du tissu congelé, ainsi qu’aux données clinicobiologiques contenues dans une base de données.

Résultat.– L’ADN a pu être extrait des 76 tumeurs en paraffine. L’ADN était très dégradé dans 34,2 % des cas, avec un taux d’amplification significativement inférieur au tissu congelé. Parmi ces ADN très dégradés, 57,7 % n’étaient pas séquençables et 42,3 % étaient discordants avec le tissu congelé (mutation non retrouvée et/ou néomutation). Soixante-douze pour cent des échantillons étaient séquençables, mettant ainsi en évidence un taux de mutation global sur tissu paraffine de 52,1 % (38/73). Si l’on ne considérait que les échantillons séquençables, ce taux était de 69,1 %. La moitié de ces mutations étaient concordantes avec le congelé. Sont apparues 10,5 % (8/76) de néomutations de type faux sens (40 %) ou silencieuses (60 %) et 28,9 % (22/76) des mutations connues en congelé avaient disparu. Quarante pour cent des mutations mises en évidence sur tissus fixés étaient de type faux sens, alors que ce sont les insertions/délétions avec décalage du cadre de lecture qui prédominaient en tissu congelé (42,7 %).

Conclusion.– L’analyse de l’ADN tumoral à partir des tissus inclus en paraffine permet la mise en évidence de mutations au niveau du gène VHL, mais avec une sensibilité moindre que pour les tissus congelés. De plus, dans cette étude, un tiers des cas ne concordait pas avec le tissu congelé. On ne peut donc recommander son utilisation en pratique courante dans le dépistage des mutations VHL.

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