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Les tumeurs surrénaliennes : valeur prédictive de la taille tumorale pour le diagnostic de malignité. Étude rétrospective à propos de 45 cas

Objectifs.– Toute la difficulté de la prise en charge thérapeutique des tumeurs surrénaliennes réside dans l’incapacité de juger, en préopératoire, du caractère malin ou bénin d’une masse surrénalienne. Dans ce travail, nous avons essayé de déterminer la valeur prédictive de la taille tumorale pour le diagnostic de malignité.

Méthodes.– Entre janvier 1993 et décembre 2007, 45 tumeurs surrénaliennes ont été opérées dans notre service. Ont été exclus de notre série toutes les localisations surrénaliennes secondaires à d’autres tumeurs. Les malades ont été subdivisés en deux groupes selon la taille de la tumeur. Une valeur seuil de la taille tumorale a été fixée à 6 cm en se basant sur les données de la littérature :

– groupe I : compte 18 patients porteurs de tumeurs dont la taille était supérieure à 6 cm ;

– groupe II : compte 27 patients porteurs de tumeurs dont la taille était inférieure à 6 cm.

Les différentes caractéristiques cliniques, biologiques, radiologiques et histologiques des 2 groupes ont été comparées et analysées. Les différentes modalités thérapeutiques ont été discutées.

Les données statistiques ont été analysées à l’aide du logiciel statistique l’épitable® et en se basant sur le test exact de Fisher avec un p considéré significatif si inférieur à 0,05.

Résultat.– Les 2 groupes étaient comparables de part l’âge, le sexe, le côté atteint, les valeurs des marqueurs hormonaux et l’aspect radiologique. Le recul moyen était de 20 mois et de 34 mois respectivement pour les patients du groupe I et du groupe II. Une plus grande prévalence de tumeurs malignes a été notée dans le groupe I : 7 patients avaient des tumeurs malignes, ce qui correspond à 39 % des malades du groupe. Dans le groupe II, une seule tumeur surrénalienne s’est avérée maligne, ce qui correspond à 3,7 % des malades du groupe. L’analyse de ces résultats avec le test exact de Fisher trouve une différence significative entre les deux groupes avec un p = 0,01. Le diagnostic de malignité des 7 tumeurs surrénaliennes du groupe I a été histologique dans 4 cas (corticosurrénalomes malins) et évolutif dans les 3 autres (3 phéochromocytomes malins qui ont métastasés au cours de leur évolution). Aucun autre critère clinique ni biologique n’a permis de suspecter le diagnostic de malignité des 7 cas du groupe I.

Conclusion.– L’examen histopathologique après exérèse chirurgicale peut ne pas poser le diagnostic de malignité d’une masse surrénalienne, notamment en cas de phéochromocytome. Un suivi minimum de 5 ans est indispensable pour juger du caractère malin ou bénin d’une tumeur de la surrénale. Actuellement, une taille tumorale supérieure à 6 cm constitue le seul facteur prédictif de mauvais pronostic devant une masse surrénalienne.

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