Introduction : L’AFU recommande actuellement un dépistage plus précoce du cancer prostatique (CaP) en cas de ” risque ethnique “. En France, il concerne les patients originaires d’Afrique sub-saharienne ainsi que les patients noirs antillais. Nous avons évalué si ces patients sont à risque de CaP et si oui, dans quelle mesure cela doit modifier pour eux les règles de dépistage précoce de la maladie.

Matériel & Méthodes : 1715 séries de biopsies prostatiques (BP) ont été analysées. L’étude a porté sur l’ensemble des patients ayant un PSA 30 ng/ml et dont les BP sont positives. 410 caucasiens (86%) et 67 noirs (14%) ont été inclus. Un modèle statistique linéaire généralisé sans interaction a été utilisé pour permettre de comparer l’âge des patients selon l’ethnie après un ajustement sur le PSA et les données du TR.

Résultats : En cas de BP positives et de PSA 30 ng/ml, l’âge moyen des patients blancs était de 65.53 ans contre 61.8 pour les patients noirs (p=0.0000). Les éléments identifiés comme facteurs indépendants influençant l’âge au moment du diagnostic sont le taux de PSA et l’ethnie (p=0.0000) mais pas les données du TR (p=0.075). Le modèle statistique estime que le diagnostic de CaP est fait en moyenne 4.7 ans plus tôt chez les patients noirs. Quel que soit le résultat des BP, même après ajustement pour le PSA et le TR, on constate que les patients noirs consultent 4 à 5 ans plus tôt. Pour les patients < 60 ans, le rendement diagnostique des BP est supérieur chez les patients noirs (36.25 vs 29.48%, p=0.000).

Conclusion : Les patients noirs sont plus jeunes d’environ 5 ans au moment du diagnostic de CaP localisé ou non métastatique que les patients caucasiens. Cette 1ère étude européenne confirme la nécessité de dépister le CaP plus précocement chez les noirs. Les effets des recommandations de l’AFU commencent à apparaître puisque les sujets noirs consultent plus tôt que les caucasiens pour se soumettre au dépistage du CaP.



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