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Les modalités opératoires influent-elles sur la qualité des échantillons de tumeurs du rein cryoconservés ?

Type de financement.– Bourse de l’AFU 2008.

Objectifs.– Le développement des tumorothèques favorise la mise à disposition d’acides nucléiques tissulaires pour les activités de recherche en biologie moléculaire. Néanmoins, l’assurance de disposer d’échantillons de qualité implique de multiples précautions. Nous avons donc souhaité évaluer notre pratique et étudier dans quelle mesure les caractéristiques de l’acte opératoire lui-même et le délai de prise en charge de la pièce opératoire avant cryoconservation pouvaient influer sur la qualité des acides nucléiques.

Méthodes.– Une extraction d’ARN a été réalisée sur 134 échantillons tissulaires cryoconservés de rein sain et de carcinomes rénaux à cellules claires issus de 67 patients néphrectomisés au cours des 30 derniers mois. Pour chaque échantillon, l’extraction a été réalisée de façon standardisée à l’aide de kits Qiagen®. Les critères de jugement utilisés étaient le rendement de la procédure d’extraction (concentration finale) et l’aspect dégradé ou non des ARN après migration électrophorétique. Les différentes variables analysées avaient trait au type de tissu (sain ou tumoral), aux caractéristiques opératoires (cœlioscopie, néphrectomie partielle [NP] ou élargie [NE], durée de l’intervention…) et au délai de cryoconservation. Les tests de Fisher et de Student ont respectivement permis l’analyse des variables qualitatives et quantitatives.

Résultat.– Cinquante-huit néphrectomies (86,6 %) étaient élargies. Trente-deux interventions (47,8 %) ont été réalisées sous cœlioscopie (93 % de NE). Des NE (14,3 %) avaient été précédées d’une embolisation. Toutes les NP ont été réalisées sous clampage vasculaire d’une durée moyenne de 26 min (± 10,8). La durée opératoire moyenne était de 164 min (± 42) pour les NP et 138 min (± 44) pour les NE. Des ARN tumoraux (25,4 %) et 38,8 % des ARN sains étaient considérés comme dégradés après migration électrophorétique. Ni le type de chirurgie (NP ou NE), ni le caractère cœlioscopique de l’intervention, ni la durée opératoire n’avaient d’influence significative sur le rendement d’extraction des ARN (quantité) ou sur leur qualité et ce indépendamment du type de tissu (sain ou tumoral). De même, l’embolisation préopératoire ne modifiait pas significativement ces paramètres. Le délai à congélation moyen était de 28 min (7–100 min) ; aucune liaison significative négative avec le rendement d’extraction des ARN ou leur qualité n’était retrouvée.

Conclusion.– Cette étude suggère que les modalités de réalisation habituelles des NP et NE, quelle que soit la voie d’abord, ne semblent pas nuire à la qualité et donc à l’utilisation ultérieure des échantillons tissulaires cryoconservés. Les délais à congélation habituellement observés dans notre pratique semblent garantir l’intégrité des ARN.

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