Les LOH en 16q23.2 sont associées avec des facteurs de bon pronostic dans le cancer prostatique
But: Les pertes d’hétérozygotie (LOH) sont les altérations génétiques les plus souvent décrites dans les cancers prostatiques (CP), fréquemment impliquées dans le développement et l’évolution tumorale par inactivation de gènes supresseurs. Cependant, il a été récemment démontré dans le cancer du sein que les LOH en 16q23.2 sont un marqueur indépendant de bon pronostic. Nous avons évalué l’intérêt clinique des LOH en 16q23.2 dans les CP.
Méthode : L’ADN normal et tumoral a été extrait de 75 prostatectomies radicales, incluant 30 tumeurs pT2 de bas grade (Gleason 5-6) (groupe G1), et 45 tumeurs pT3 de haut grade (Gleason 8-9) (groupe G2). Le suivi des patients est de de 4 ans minimum. Les LOH ont été analysés par des marqueurs microsatellites fortement informatifs, en 16q23.2 et dans d’autres régions associées avec le CP : 7q31, 8p22, 12p13, 13q14, 18q21.
Résultats : 2 patients ont récidivé dans le G1, et 22 dans le G2.
Le taux de LOH en 16q23.2 est significativement plus élevé dans le G1 que dans le G2 (70% vs 37.8%, p<0.02) (Qui2 test). Les taux de LOH pour les autres régions ne montrent pas de différence entre les groupes, sauf pour 8p22 (36% dans le G1 vs 61% dans le G2). Le taux de PSA préopératoire est plus bas pour les tumeurs délétées en 16q23.2 que pour les tumeurs non délétées (med 6.6 vs 11.3 ng/ml, p<0.003) (t test). Dans le G2, aucun LOH n’a de valeur pronostique statistiquement significative (log rank), bien que les LOH en 16q23.2 tendent à être associés avec un bon pronostic (p=0.06).
Conclusion : la forte association entre les LOH en 16q23.2 et les CP de bas grade, localisés, avec un taux de PSA faible, suggère que cette région puisse contenir un gène impliqué dans la progression tumorale. Les LOH en 16q23.2 tendent à être associées avec un meilleur pronostic dans les tumeurs de haut grade, leur intérêt comme facteur pronostique indépendant dans le CP devant néanmoins être confirmé.