Objectifs.- Analyser les particularités anatomo-cliniques et évaluer les résultats thérapeutiques des complications urinaires des traumatismes du bassin.

Méthodes.- Étude rétrospective sur une période de 12 ans (de janvier 1999 à octobre  2010), colligeant 129 cas de complications urinaires suite à un traumatisme du bassin. Les paramètres étudiés ont été épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques. Sur le plan urinaire, le résultat était jugé bon, moyen ou mauvais selon les données de la débimétrie et de l’urèthrocystographie rétrograde et mictionnelle. Pour l’évaluation de la fonction érectile post-traumatique, le questionnaire IIEF a été utilisé.

Résultats.- L’âge moyen de nos patients était de 31 ans, (9 – 77 ans).  Les traumatismes étaient dus aux accidents de la voie publique dans la majorité des cas (63,4 %). Cliniquement, la rétention aiguë d’urines et l’urèthrorragie ont été les signes urinaires les plus fréquemment retrouvés dans respectivement 77,7% et 42%. Les complications urinaires étaient réparties en une lésion de l’urètre membraneux,78,1 %, une rupture de la vessie (intra ou extra-péritonéale) et une lésion de l’urèthre antérieur bulbaire. Tous les patients ont bénéficié d’un traitement chirurgical.Les résultats thérapeutiques ont été jugés après un recul moyen de 39 mois. Ainsi, sur le plan urinaire, les résultats étaient jugés bons dans 61,9 % des cas, moyens dans 16,3 % et mauvais dans 23,1 % des cas. Sur le plan sexuel, on a noté que 51,1 % des cas ne présentaient pas de dysfonction érectile en post-traumatique.

Conclusion.- Un diagnostic précis, un bilan détaillé des lésions urinaires et l’absence de gestes délétères des lésions constituent le meilleur garant d’une bonne récupération des fonctions du bas appareil urinaire. Si la prise en charge thérapeutique des atteintes vésicales est bien codifiée, celle des traumatismes récents de l’urètre est encore sujet à controverse, et la conduite thérapeutique est loin d’être univoque.