Le traitement hormonal intermittent (THI) dans le cancer de prostate non localisé
Introduction et objectifs : Evaluer sur une période de 12 ans, la faisabilité, l’efficacité et les effets secondaires du traitement hormonal intermittent (THI) sur une cohorte de patients ayant un cancer de prostate non localisé ou en récidive biologique après un traitement radical à visée curative.
Méthode : 402 patients ayant un cancer de prostate non localisé ont été inclus systématiquement dans un protocole de THI depuis 1992. 89 patients avaient déjà été traités par prostatectomie radicale (groupe A), 52 patients avaient reçu un traitement par radiothérapie ou ultrasons focalisés de haute intensité (groupe B) et 261 patients n’avaient pas reçu de traitement préalable (groupe C). Un cycle de THI se compose d’une phase ” on ” durant laquelle les patients reçoivent un analogue LH-RH trimestriel associé à un anti-androgène non stéroïdien pendant 3 mois et d’une phase ” off ” ou aucun traitement à visée hormonal n’est administré. Un dosage trimestriel de PSA est systématiquement réalisé. La phase ” on ” est stoppée lorsque le taux de PSA devient inférieur à 4 ng/ml quelque soit la durée de la phase ” on “. La phase ” on ” est reprise lorsque le PSA est supérieur à 20 ng/ml, lorsque la pente de progression du PSA est au delà de 5 ng/ml/mois ou si le patient devient symptomatique.
Résultats : Le suivi médian est de 4,2 années (0,3-11,1) et le PSA initial médian est de 23 ng/ml (0,4-433). L’âge médian au début du THI est de 73, 4 ans (52-92). 8 cycles ont été réalisés chez les patients ayant le plus long suivi. La durée moyenne des cycles diminue régulièrement de 21,1 mois à 12 mois. Le ratio ” on/off ” est proche de 30% quelque soit le groupe ou le cycle considéré. 16 patients (4 %) sont décédés de leur cancer prostatique avec une survie médiane de 3, 5 années (1,2- 11,8). 32 patients (8 %) ont développé une symptomatologie douloureuse ou urologique.
Conclusions : Le THI permet un contrôle efficace de la maladie résiduelle après un traitement radical ou lorsque le cancer est d’emblée non localisé. Les critères de reprise du traitement hormonal (PSA>20 ng/ml ou pente PSA>5 ng/ml/mois) n’ont pas été associés à une symptomatologie douloureuse ou urologique importante ou à des complications majeures.