Le parcours du combattant du patient diabétique pour la prise en charge de sa dysfonction érectile
OBJECTIFS : la survenue d’une dysfonction érectile (DE) chez un patient diabétique correspond le plus souvent à une atteinte organique sévère. L’objectif de cette étude était de déterminer si l’attitude des médecins traitants et des endocrinologues face à la DE des patients diabétiques est adaptée à la gravité potentielle des lésions sous jacentes.
METHODES : une enquête a été effectuée sur une période de 4 semaines dans le service de diabétologie de notre hôpital. Un questionnaire a été remis par les médecins de consultation à chaque patient diabétique afin d’évaluer la fonction sexuelle (score IIEF5), recueillir les souhaits des patients d’aborder le sujet de la DE, évaluer la prise en charge des patients par leur MT et l’endocrinologue, étudier la différence de prise en charge en fonction du sexe du médecin traitant : masculin (MTh) ou féminin (MTf).
RESULTATS : 164 questionnaires ont été rendus par les patients dont 130 étaient exploitables. L’age moyen était de 57 ans et la durée du diabète de 13 ans. Le score IIEF5 moyen était de 13,6. Il existait une DE dans 74,5 % des cas. La sexualité représentait un problème moyen ou un gros problème dans 42 % des cas. 88% des patients ayant un score IIEF5 <20 souhaitaient un traitement ; 8,5 % d’entre eux étaient traités pour ce problème. 37% souhaitaient être pris en charge plutôt par leur MT et 35% par un spécialiste (sexologue ou urologue). Le sujet de la DE avait été abordé avec le MTh dans 29% des cas et avec le MTf dans 13% des cas; dans 77% (MTh) et 100% (MTf) des cas, c’est le patient qui avait abordé le sujet. Une prescription de traitement a été effectuée dans 44% (MTh) et 50% (MTf) des cas en cas de diagnostique établi de DE. Le sujet avait été abordé avec les endocrinologues dans 32 % des cas dont 40% à l’initiative du patient. En cas de DE déclarée et vécue comme un problème exprimé par le patient, 48% des MT et 18% des endocrinologues ont prescrit un traitement ; en l’absence de prescription 12% des MT et 28% des endocrinologues ont adressé à un spécialiste.
CONCLUSION : il existe un défaut de prise en charge de la DE chez le patient diabétique. Une campagne d’information pourrait être proposée.