Le caractère “mini-invasif” du traitement par ultrasons focalisés pour cancer localisé de la prostate est-il vraiment corrélé à une “mini-morbidité” ?
OBJECTIF : Rapporter la morbidité urinaire et sexuelle chez les patients traités par Ablatherm® pour cancer localisé de la prostate.
MATERIEL ET METHODES : La morbidité urinaire et sexuelle a été recueillie chez les 170 premiers patients traités consécutivement selon la même technique par Ablatherm® (en monocentrique). Prospectivement, il était procédé, avant le traitement puis à 3 et 6 mois de celui-ci, à une évaluation clinique des symptômes urinaires avec mesure de l’IPSS. En complément de l’interrogatoire, l’IIEF-15 était renseigné par les patients avant et après Ablatherm® pour évaluer les troubles érectiles.
RESULTATS : L’âge moyen des patients était de 68,6 ans (53 80). Les effets secondaires résolutifs dans les 6 premiers mois ont été dominés par des signes obstructifs et/ou irritatifs intéressant 47 (27,6 %) individus. Une rétention aiguë des urines a nécessité un drainage chez 27 (15,9%) patients. 45 (26,5%) patients se sont plaints de fuites urinaires essentiellement d’effort et résolutives après rééducation. Il n’a pas été noté de différence significative entre l’IPSS mesuré avant et après traitement par Ablatherm® . 106 (62,4%) patients ont signalé des troubles de l’érection après traitement. Le score IIEF-15 s’est altéré de façon statistiquement significative (valeur moyenne : 45,2 avant traitement versus 32,0 après traitement, p<0,01).
CONCLUSION : Même s’il est difficile de faire la part entre les symptômes secondaires au traitement par ultrasons proprement dit et la résection endoscopique de prostate préalable systématique,les troubles urinaires sont fréquents mais résolutifs après traitement par Ablatherm® . Les troubles de l’érection sont durables mais peuvent s’amender.