L’activité de prélèvement multi-organes vue par les jeunes urologues : une enquête de l’AFUF.
Objectifs. Les urologues, et notamment les jeunes praticiens, ont un rôle primordial au sein de la procédure de prélèvement multi-organes. Le prélèvement d’organe constitue une part importante de l’activité de garde urologique, les jeunes praticiens se trouvent-ils suffisamment formés en fin d’internat pour assurer cette responsabilité ? L’organisation de cette activité peut-elle être améliorée ? Les jeunes urologues se sentent-ils prêts pour une mutualisation des prélèvements afin de limiter les déplacements des équipes ?
Méthodes. L’AFUF a réalisé une enquête sous la forme d’un questionnaire distribué à l’ensemble des 336 adhérents. Cent six adhérents nous ont retourné le questionnaire complété. L’analyse statistique à été faite sur logiciel SPPS.19.
Résultat. Trente pour cent des jeunes praticiens montrent un intérêt important dans l’activité de transplantation rénale et souhaitent poursuivre leur implication dans cette activité au terme de leur formation. Le nombre de procédures annuelles réalisées par les internes en tant qu’opérateur et très disparate selon les centres et varie entre 0 et 10. L’apport de la réalisation des PMO sur leur technique chirurgicale est pour eux bon ou très bon dans 93 % des cas. Ainsi, le PMO est une « excellente école de chirurgie » pour 40 % des internes. Prés de 60 % des internes estiment leur formation théorique au PMO moyenne ou insuffisante, alors que leur formation pratique est pour eux bonne ou très bonne dans 58 % (Fig. 1 et 2). La canulation est jugée l’étape la plus difficile dans 32 % des cas et le partage des vaisseaux dans 31 % des cas. Trente pour cent des internes déclarent avoir déjà eu des problèmes relationnels avec d’autres équipes dans ce contexte. Quarante-quatre pour cent des internes ont déjà été confrontés à des problèmes de coordination, notamment sur l’organisation des transports et dans l’ordre d’arrivée des équipes. Quatre-vingt-dix pour cent des internes ne prennent pas de repos de garde le lendemain d’un PMO nocturne et 61 % participent à la transplantation rénale du lendemain. Soixante-douze pour cent des internes ignorent s’ils sont assurés par le centre hospitalier pour les déplacements dans le cadre des PMO. Quarante-deux pour cent des internes sont prêts à réaliser l’ensemble de prélèvement à l’étage abdominal, mais seul 16 % se disent prêt à réaliser l’ensemble du PMO aux étages abdominal et thoracique. Seuls 19 % des internes sont satisfaits de leur rémunération.
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Figure 1
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Figure 2
Conclusion. Les jeunes urologues souhaitent poursuivre leur implication et leur rôle au cours des prélèvements multi-organes, une amélioration des conditions matérielles ne pourrait aller que dans ce sens. Par ailleurs les internes sont demandeurs d’une meilleure formation théorique et pratique au PMO.