LA TOXINE BOTULIQUE A INHIBE IN VITRO ET IN VIVO LA PROLIFERATION DU MODELE DE CANCER DE PROSTATE HUMAIN HORMONOSENSIBLE LNCAP.
Objectif : Evaluer pour la première fois l’effet de la toxine botulique A sur la croissance des modèles de cancer de prostate humain xenogreffables hormono-sensible (LNCap) ou hormono-résistant et (PC3).
Matériels et Méthodes : Des cultures de cellules des lignées LNCap et PC 3 ont été exposées à des doses croissantes de TBA (25 à 100pg/ml). La croissance des différentes cultures a été évaluée par marquage de prolifération MTT. Les cellules LNCap greffées chez des souris nude ont été directement injectées en 5 points par des doses de 0,5 à 2 unités de TBA ou du serum salé dés qu’elles avaient atteint un volume de 250mm3. La croissance tumorale et le taux de PSA ont été suivis 2 fois par semaine pendant 28 jours et comparés. Les tumeurs ont été également comparées marquage des cellules apoptotiques (TUNEL) et histologie conventionnelle après sacrifice des animaux.
Résultats : La prolifération des cellules LNCap était significativement ralentie par la TBA dés 25pg/ml aboutissant à une perte cellulaire de 30% pour 100 pg/ml comparée au groupe contrôle. La prolifération des cellules PC3 n’était pas affectée par la TBA. 24 animaux greffés avec LNCap sur 40 ont développé une tumeur de volume suffisant pour être assigné par tirage au sort au groupe contrôle (n=5) ou traité à 0.5 U (n=3), 1U (n=6), 2U (n=10). A la dose de 1U de TBA un ralentissement significatif (p=0,017) de la croissance tumorale était observée ainsi qu’une augmentation significative du nombre de cellules apoptotiques (p=0,0004) par rapport au groupe contrôle. 2 U étaient toxiques.
Conclusion : Ces résultats initiaux suggèrent un effet inhibiteur de la TBA sur la croissance d’un modèle de cancer de prostate humain hormono-sensible. Ils posent la question du mode d’action de la TBA sur l’épithélium prostatique (direct ou indirect). D’un point de vue pratique et immédiat ils suggèrent que l’injection intra-prostatique de TBA pour traiter l’HBP symptomatique ne stimulerait pas la croissance des foyers pré-néoplasiques ou néoplasiques infracliniques co-existants.