La protocadhérine-PC : son implication dans la progression du cancer de la prostate
Introduction : La protocadhérine-PC (PCDH-PC) est une nouvelle protéine spécifiquement exprimée chez des variants de cellules tumorales prostatiques LNCaP résistants à l’apoptose. Ses fonctions seraient associées a sa capacité à réguler la voie de signalisation Wnt/beta-caténine ainsi que la voie du récepteur des androgènes. L’objet de cette étude est d’évaluer la place de cette molécule dans l’acquisition de l’hormono-résistance par les cellules tumorales prostatiques.
Matériel : les cellules LNCaP transfectées avec le gène PCDH-PC ont été étudiées pour leur capacité à croître en l’absence d’androgènes in vitro ou après xénogreffes chez la souris immunodéficientes. L’expression de la PCDH-PC a été évaluée par immunohistochimie (IHC) sur échantillons de prostate humaine tumoral hormono-naif ou hormono-résistant (n=50), hyperplasique (n=20) et normale (n=10) en utilisant un anticorps monoclonal dirigé spécifiquement contre cette protéine.
Résultats : L’expression de la PCDH-PC permet une croissance androgéno-indépendante des cellules tumorales in vitro et in vivo chez la souris nude immunodéficiente par rapport aux cellules tumorales n’exprimant pas cette protéine. L’IHC a révélé que la PCDH-PC était localisée au niveau des cellules épithéliales basales de la prostate normale et hyperplasique. Aucun marquage n’était détecté dans les cellules luminales sécrétrices. A l’inverse son expression est significativement augmentée dans les lésions PIN ainsi qu’au niveau des cellules tumorales, avec une augmentation statistiquement significative du nombre de cellules marquées chez les patients en échappement hormonal en comparaison au cancer hormono-naif.
Conclusion : Ces observations suggèrent que l’expression de la PCDH-PC augmente au cours de la progression tumorale du cancer de la prostate : PDCH-PC serait impliquée dans la transition d’un état hormono-sensible vers un état hormono-insensible permettant ainsi aux cellule tumorales de survivre dans un environnement appauvri en androgènes.