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La néphrectomie partielle est-elle supérieure à la néphrectomie radicale dans la préservation de la fonction rénale pour les tumeurs de plus de 4 cm ?

Objectifs.– Il est établi que la néphrectomie partielle (NP) est supérieure à la néphrectomie élargie (NE) pour préserver la fonction rénale dans les tumeurs pT1a. Alors qu’il devient admis d’un point de vue oncologique de faire des NP pour les tumeurs pT1b, l’objectif de cette étude a été d’analyser si le bénéfice en termes de fonction rénale de la NP se maintenait au-delà du seuil des 4 cm.

Méthodes.– Les variables suivantes ont été analysées chez 1773 patients de 11 centres internationaux : créatininémies pré- et postopératoires, âge, sexe, technique chirurgicale (NP vs NE) et taille tumorale. Le débit de filtration glomérulaire (DFG) mesuré par la formule du MDRD pré- et postopératoire était calculé. Les patients présentant une indication de NP impérative ou un MDRD < 30 étaient exclus de l’analyse. Le passage dans un groupe MDRD moins favorable après chirurgie était considéré comme cliniquement significatif.

Résultat.– Mille trois cent trente-neuf patients présentaient les critères permettant leur comparaison. Huit cent quatre-vingt-un (65,8 %) étaient des hommes et 458 (34,2 %), des femmes. L’âge moyen au diagnostic était de 60 ans (19–91). Parmi les tumeurs, 670 (50 %) mesuraient moins de 4 cm, 365 (27,3 %) entre 4 et 7 cm et 304 (22,7 %) étaient supérieures à 7 cm. La NP et la NE représentaient respectivement 690 (51,5 %) et 649 (48,5 %) cas. Le suivi était comparable pour les 2 techniques chirurgicales (42,9 ± 38,5 vs 42,4 ± 42,5 mois, p = 0,8). En analyse univariée, les patients ayant eu une NP avaient moins de risque, que ceux ayant eu une NE, de présenter une diminution de leur DFG (log rank test, p = 0,0001). Ceci était vrai pour les tumeurs de moins de 4 cm et pour les tumeurs entre 4 et 7 cm (p = 0,0001). En analyse multivariée, les critères suivants mais pas la taille tumorale étaient des facteurs prédictifs indépendants de perte de DGF postopératoire : la réalisation d’une néphrectomie radicale, un taux MDRD préopératoire faible, un âge élevé au diagnostic (p = 0,0001).

Conclusion.– la NP élective, même lorsque l’on élargit ses indications à des tumeurs mesurant jusqu’à 7 cm, apporte un bénéfice en termes de préservation de la fonction rénale par rapport à la NE.

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