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La néphrectomie partielle comparée à la néphrectomie élargie améliore la survie non liée au cancer

Objectifs.– La néphrectomie partielle (NP) apparaît, en comparaison de la néphrectomie élargie (NE), comme étant aussi efficace pour le contrôle carcinologique et supérieure pour la préservation de la fonction rénale. On sait par ailleurs que la dégradation de la fonction rénale induit un surcroît de mortalité notamment cardiovasculaire. L’objectif de cette étude a été d’évaluer si le choix de la NP pouvait influencer la survie non liée au cancer.

Méthodes.– Afin de déterminer la relation entre type de chirurgie (NP vs NE) et cause du décès, 1593 patients opérés dans 11 centres ont été inclus dans cette série rétrospective. Pour chaque patient, les variables suivantes étaient analysées : âge au diagnostic, type de chirurgie, sexe, débit de filtration glomérulaire (DFG) mesuré par la formule de MDRD, score ASA et suivi. Les patients morts de leur cancer rénal (n = 288 ; 18,07 %) et ceux ayant eu une NP pour indication impérative (n = 252, 15,81 %) étaient exclus de l’analyse. Les méthodes de Kaplan-Meier et Cox étaient utilisées pour analyser la survie non liée au cancer.

Résultat.– Mille cinquante-trois patients opérés par NP (n = 409 ; 38,8 %) ou NE (n = 644 ; 61,2 %) étaient accessibles à une comparaison. Six cent soixante-dix (63,6 %) étaient des hommes et 383 (36,4 %), des femmes. L’âge moyen au diagnostic était de 60 ans (19–91). La taille tumorale moyenne était de 4,6 cm (1–21). Huit cent (76 %) patients avaient un MDRD préopératoire ≥ 60 ml/min et 823 (78,2 %) un score ASA ≤ 2. Quatre-vingt-six (8,2 %) patients sont décédés d’une cause non liée à leur cancer, dans un intervalle moyen de 12,5 mois. En analyse univariée, l’âge avancé, l’usage de la NE, le score ASA élevé et le MDRD préopératoire bas étaient des facteurs prédictifs de décès non lié au cancer (p = 0,0001). De l’analyse multivariée, il ressortait que le risque de décéder d’une cause non liée au cancer était 3 fois plus important quand une NE était pratiquée, après ajustement pour l’âge, le score ASA et le MDRD préopératoire (p = 0,0001).

Conclusion.– En comparaison de la NE, la NP semble être associée à une meilleure survie globale, quelles que soient l’âge, la fonction rénale préopératoire et les co-morbidités. Il s’agit donc d’un argument supplémentaire pour étendre les indications de NP et proposer des approches chirurgicales conservatrices quand ceci est techniquement réalisable.

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