La néphrectomie laparoscopique par un abord mono-incisionnel : à propos de 10 cas
Objectifs.– Évaluer la faisabilité de la néphrectomie laparoscopique pour le traitement des tumeurs du rein par un abord mono-incisionnel.
Méthodes.– De janvier 2009 à avril 2009, 10 patients consécutifs, âgés en moyenne 62 ans (42–76), ont été opérés d’une néphrectomie laparoscopique avec abord mono-incisionnel (NLM). Une incision en Oméga de 3 cm environ a été pratiquée à cheval sur l’ombilic permettant la mise en place de 2 ou 3 trocarts de 5 mm et d’un trocart de 10 mm. L’intervention a consisté en une néphrectomie élargie (NE) dans 4 cas, une héminéphrectomie polaire inférieure dans 1 cas et une tumorectomie dans 5 cas pour des tumeurs d’un diamètre moyen respectivement égal à 53 mm (45–60), 50 mm et 25 mm (18–29). Les tumeurs étaient localisées au niveau du rein droit dans 6 cas et du rein gauche dans 4 cas. L’intervention a été pratiquée au moyen d’un vidéolaparoscope de 5 mm avec une optique de 30°, d’instruments conventionnels de laparoscopie et de ciseaux ultrasoniques de type SonoSurg (Olympus®). Les pièces opératoires ont été extraites par l’incision ombilicale, agrandies si besoin. Les données opératoires, anatomopathologiques et les complications ont été analysées de façon prospective.
Résultat.– La durée moyenne d’intervention était égale à 136 min (90–180). Un clampage vasculaire d’une durée moyenne égale à 28 min (21–35) a été nécessaire dans 2 cas de chirurgie partielle. Dans les cas de NE, le pédicule vasculaire a été contrôlé au moyen de clips hem-o-lok (Weck®) dans 2 cas et d’une agrafeuse autocoupante de type endo-GIA dans 2 cas de pédicules complexes. Une conversion en chirurgie ouverte a été nécessaire dans un cas en raison d’un dysfonctionnement de l’agrafeuse autocoupante. Dans tous les autres cas, l’intervention a pu être réalisée en laparoscopie sans complication. Les pertes sanguines étaient en moyenne égales à 200 ml (0–700). En postopératoire, 2 patients ont eu des complications : 1 iléus réflexe prolongé et 1 hématome de la loge de l’héminéphrectomie. Les 2 patients ont été traités médicalement et l’un d’eux a nécessité une transfusion sanguine. L’étude anatomopathologique a montré : 2 tumeurs bénignes et 8 tumeurs malignes. Les marges chirurgicales étaient toujours en zone saine.
Conclusion.– La NLM est une option possible pour le traitement des tumeurs du rein. Il s’agit néanmoins d’une technique difficile à réaliser dont l’intérêt reste à évaluer.