La localisation de la tumeur primaire n’est pas un facteur pronostique de mortalité spécifique au cancer chez les patients porteurs d’un carcinome urothélial du haut appareil
Objectifs.– La valeur pronostique de la localisation de la tumeur dans le carcinome urothélial du haut appareil (CUHA) est controversée. Nous avons étudié celle-ci à partir d’une large cohorte.
Méthodes.– Notre analyse a reposé sur une cohorte extraite de 9 bases de données ; Surveillance, Epidemiology and End Results (SEER) de 2824 patients traités par néphro-urétérectomie pour CUHA entre 1988 et 2004. Des analyses uni- et multivariées ont étudiées l’effet de la localisation tumorale sur les taux de mortalité spécifique au cancer (CSM). Les covariables retenues étaient l’âge, la race, le genre, le type de chirurgie (néphro-urétérectomie avec ou sans collerette), le stade pT, le stade pN, la provenance et l’année de la chirurgie.
Résultat.– Par rapport aux tumeurs de l’uretère, les tumeurs pyéliques étaient de plus haut grade (stade T3/T4 : 38,4 vs. 57,9 % ; p < 0,001) et avaient un taux plus élevé de métastases ganglionnaires (6,0 vs. 9,8 % ; p = 0,003), lors de la néphro-urétérectomie. La survie spécifique au cancer était respectivement de 81,0 % vs. 75,5 % à 5 ans (p = 0,007). Cependant, en analyse multivariée, la localisation n’est pas un facteur pronostique indépendant pour la CSM (p = 0,8).
Conclusion.– Notre étude est basée sur la plus large cohorte publiée étudiant l’impact de la location tumorale des CUHA sur la CSM. Lors de la néphro-urétérectomie, les tumeurs pyéliques ont un stade T et un stade N plus avancés que les tumeurs urétérales. Cependant, après ajustement pour le stade, le grade et d’autres covariables, la localisation tumorale n’apparaît pas comme un facteur pronostique indépendant. En conséquence, le comportement biologique de ces tumeurs semblent similaires après néphro-urétérectomie.