La définition de la continence précoce « parfaite » après prostatectomie radicale est-elle la même pour l’urologue et pour son patient ?
Objectifs. Comparer l’évaluation des résultats en termes de récupération précoce (? 1 mois) de la continence après prostatectomie radicale selon qu’elle soit faite par l’urologue ou par le patient lui-même.
Méthodes. Étude prospective menée entre janvier 2010 et mars 2012. Patient évalué, par le même opérateur senior. Évaluation de la continence, d’une part, par autoquestionnaire ICS préopératoire, et postopératoire à un mois, trois mois, six mois et un an et, d’autre part, par l’urologue, la continence ayant été définie :
comme parfaite en l’absence de toute perte urinaire ET par l’absence de toute protection dans les sous-vêtements ;
proche du normal en présence de micro fuites relevant du port d’une protection au maximum par jour ;
imparfaite en cas de nécessité du port d’au moins deux protections jour.
Une analyse statistique a été réalisée pour définir l’effet de l’âge, du stade pathologique, du volume prostatique et de la préservation des bandelettes neurovasculaires (BNV) sur la continence postopératoire.
Résultat. Cent-dix neuf patients ont été inclus. L’âge moyen des patients était de 63 ± 6 ans. Les stades pathologiques des cancers ont été pT ? 2b, pT2c, pT ? 3a dans 21 (18 %), 67 (56 %) et 31 (26 %) cas respectivement. Les bandelettes neurovasculaires ont été préservées de façon bilatérale, unilatérale ou non-préservée dans 74 (62 %), 26 (22 %), 19 (16 %) respectivement. La continence précoce a été considérée comme parfaite par 73,11 % et 66,39 % des cas selon qu’elle ait été évaluée par l’urologue ou par le patient lui même respectivement (p > 0,05).
Conclusion. L’évaluation de la continence précoce par l’urologue en fonction des pertes urinaires et du nombre de protection correspond à celle faite par les patients eux-même. Ces critères sont donc fiables pour estimer le ressenti du patient.