La comparaison des taux sériques de cellules circulantes pré- et postopératoires améliore la prédiction de la récidive biologique après prostatectomie totale chez les patients avec un cancer de prostate localisé
Objectifs.– Le but de cette étude a été de déterminer l’intérêt potentiel de l’étude cinétique de la variation du taux sérique de cellules circulantes entre la phase pré- et postopératoire pour la prédiction de la récidive biologique après prostatectomie.
Méthodes.– Le sang périphérique de 92 patients consécutifs ayant eu une prostatectomie totale entre 2000 et 2005 pour un cancer de prostate localisé (T1cN0M0) a été collecté. L’âge moyen des patients au diagnostic était de 66 ans (51–77). Le PSA moyen préopératoire était de 9,1 ng/ml. La probabilité moyenne de survie sans récidive à 5 ans calculé établie par le nomogramme postopératoire de Kattan était de 0,79. Les prélèvement sériques pour les cellules circulantes (ARNm) ont été effectués avant (j−1) et après la prostatectomie (j7). Une RT-PCR a été réalisée à partir des prélèvements sériques ciblées sur l’ARNm du PSA et du PSAM (PSA membranaire). Pour chaque patient, le ratio (j7/j−1) des cellules circulantes a été établi avec le PSA et le PSMA. Ce ratio a été ajouté au score de la courbe ROC afin de le comparer avec la précision de la prédiction de la survie sans récidive biologique à 5 ans, prédite par le nomogramme postopératoire de Kattan.
Résultat.– Au moment de la dernière visite de suivi, 23 % des patients avaient eu une récidive biologique (PSA > 0,2 ng/ml). La valeur de l’aire sous la courbe (AUC) pour le nomogramme seul, le nomogramme + ratio (PSA) et le nomogramme + ratio (PSMA) étaient respectivement de : 0,795 ; 0,830 ; 0,837. Ces résultats suggèrent que le ratio du taux sérique de cellules circulantes pré-/postopératoire améliore la performance du nomogramme de Kattan seul dans la prédiction de la récidive.
Conclusion.– Un nombre significatif de patients avec un cancer de prostate cliniquement localisé, ayant eu une prostatectomie totale, ont des cellules circulantes détectables en préopératoire par RT-PCR ciblée sur le PSA dans le sang périphérique. La plupart de ces cellules n’ont pas de traduction clinique puisque la majorité de ces patients ne récidivent pas après la chirurgie et convertissent leur taux de cellules circulantes à des niveaux indétectables. A contrario, les patients qui sont susceptibles de récidiver ont des taux plus élevés de cellules circulantes pré- et postopératoire (PSA ou PSAM), probablement à cause de la présence d’une maladie micrométastatique d’emblée.