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Investigations épidémiologiques dans une entreprise de production de vitamines suite à un signalement d’agrégat de cancer du rein

Objectifs.- En janvier 2003, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a été saisi par les Ministères de la santé et du travail pour explorer un possible agrégat de cancers du rein dans une usine chimique de l’Allier qui fabrique des vitamines et des acides aminés destinés à l’alimentation animale. Parmi les 10 cas de cancers à l’origine du signalement, neuf ont été diagnostiqués dans le cadre d’un programme de dépistage échographique abdominal, ciblé au départ sur certaines catégories de personnels. Parmi les nombreuses substances présentes à l’usine, le chloracétal C5, intermédiaire du procédé de synthèse de la vitamine A est alors suspecté par certains experts d’être à l’origine de cas de cancer du rein.

Méthodes.- Un calcul préliminaire a estimé que, pour les hommes salariés de cette entreprise entre 1994 et 2002, le risque de cancer du rein était treize fois plus élevé que dans la population française. Devant l’importance de ce risque, l’InVS a décidé de mettre en place une investigation épidémiologique en deux volets : une étude de cohorte rétrospective et une étude cas-témoins nichée dans la cohorte.

Résultats.- Dans la cohorte reconstituée, l’étude de mortalité ne montre pas d’excès significatif de décès toutes causes ou par cancers. En revanche, l’étude de morbidité par cancer du rein suggère un risque augmenté pour les secteurs maintenance-utilité et production de vitamine A. L’étude cas-témoins montre un lien statistiquement significatif entre l’exposition au chloracétal C5 et la survenue du cancer du rein.

Conclusion.- Plusieurs éléments plaident en faveur d’un lien de causalité entre l’exposition professionnelle au chloracétal C5 et le cancer du rein : association persistante après prise en compte de facteurs de risque non professionnels ; résultats épidémiologiques cohérents avec les données des tests toxicologiques. Cependant, certaines limites ne permettent pas de conclure formellement à la nature causale de l’association observée.

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