Intérêt et justification de la bandelette urinaire dans le diagnostic des infections urinaires post-opératoires récentes. Une étude prospective portant sur 165 patients.
BUT : Evaluer la valeur diagnostique de la bandelette urinaire pour les infections urinaires post-opératoires, en se référant essentiellement à la détection des nitrites.
METHODES : L’étude a porté sur 165 patients ayant pour moyenne d’âge 63 ans. Chaque patient a eu un E.C.B.U. à son entrée dans le service, à l’ablation de sa sonde urinaire, à 8 jours et à 30 jours, soit 660 ECBU analysés. Quatre interventions principales ont été prises en compte : la R.T.U.P.(36%), la R.T.U.V.(38%), la prostatectomie (11%) et l’adénomectomie (15%).Tous les patients ont reçu une antibio-prophylaxie pré-opératoire. Plusieurs paramètres ont été inclus dans le protocole de suivi dont la durée de l’intervention, la chronologie des soins, la prise d’antibiotiques avant et pendant l’hospitalisation, une rupture du système de drainage clos urinaire, le score N.N.I.S.S.
RESULTATS : Le taux d’incidence de bactériurie a été de 9,7% à l’ablation de la sonde. La sensibilité de la bandelette urinaire a été de 36.3 % et sa spécificité de 57.8 %. Les germes les plus fréquents ont été l’E.Coli (63%) et l’E. fécalis (27%). Il n’existe pas de corrélation statistique entre le résultat de la bandelette et l’existence d’une bactériurie post-opératoire. La variabilité de la positivité des nitrites au pH n’est pas en cause eu égard au nombre très élevé de faux positifs.
CONCLUSIONS : La bandelette urinaire n’est pas un bon examen de détection de l’infection urinaire post-opératoire et expose au risque d’antibiothérapie abusive. La rupture du système clos de drainage des urines est un facteur de risque d’infection. L’E.C.B.U. effectué à l’ablation de la sonde urinaire demeure l’examen de référence pour le diagnostic de ces infections urinaires.