Intérêt d’un auto-questionnaire simple pour le dépistage des troubles sphinctériens dans la sclérose en plaque (SEP)
Objectifs
De janvier 2013 à mai 2014, un auto-questionnaire simple a été proposé aux patients atteints de SEP lors de leur consultation chez leur neurologue dans le but d’améliorer le dépistage les troubles mictionnels.
Méthodes
Il regroupait 5 questions pertinentes, réponse par « OUI » ou « NON », définies par des experts (2 neurologues, 3 urologues spécialisés en neuro-urologie). Dès 3 « OUI » cochés, un rendez-vous était proposé au patient. Dans le cadre d’une consultation longue, le patient apportait un calendrier mictionnel sur 72H, une échographie, et clairance/créatinine. Il réalisait à son arrivée une débimétrie/mesure de résidu post-mictionnel. Après 18 mois d’utilisation, un questionnaire d’évaluation comportant 5 questions (réponse de 1 à 10, aucun intérêt à très satisfait) a été envoyé, aux neurologues.
Résultats
Au total, 52 consultations ont été réalisées (âge moyen : 43 ans, 69 % de femmes). Chez 62 % des patients cela a conduit à la prescription d’anti-cholinergiques, 19 % aux autosondages, 16 % a des injections intradétruoriennes de toxine, 15 % de stimulation tibiale, 4 % de neuromodulation S3, 8 % de dérivation urinaire incontinente. Tous ont été intégrés au réseau avec une surveillance. Pour les neurologues, l’auto-questionnaire améliorait le dépistage avec une moyenne de 8/10 (extrêmes [69]) ; il procurait en moyenne un de gain de temps : 6/10 [47] ; la procédure d’adressage des patients était simple et efficiente : 10/10 ; le retour/satisfaction des patients était très positif : 9/10 [810]. Tous les neurologues proposeraient l’utilisation plus large pour d’autres pathologies neurologiques et conseilleraient ce questionnaire à des confrères.
Conclusion
Cet auto-questionnaire a permis de faciliter le dépistage des troubles sphinctériens chez les patients souffrant de SEP et de les intégrer le plus tôt possible au réseau local, bénéficiant ainsi des avis spécialisés et pluridisciplinaires. Le retour des neurologues et des patients a été très positif. L’observance aux projets thérapeutiques proposés restera à montrer sur le plus long terme.