Intérêt des microinstabilités satellites pour détecter une mutation germinale MSH2 chez les patients ayant un cancer des voies excrétrices supérieures
Objectif. Une instabilité microsatellite (MSI) est retrouvée dans près de 45 % des carcinomes urothéliaux de la voie excrétrice supérieure (CUVES). Le risque génétique de développer un CUVES a été établi dans le syndrome HNPCC, en particulier pour les patients porteurs d’une mutation du gène MSH2. Le but de cette étude était de montrer l’intérêt de la recherche de MSI et de retenir les critères qui permettent d’identifier les candidats à la recherche de la mutation de MSH2 et ne répondant pas strictement aux critères du phénotype HNPCC.
Matériels & Méthodes. Entre 1990 et 2002, 164 patients ont été traités pour une CUVES sporadique. Pour les patients avec un niveau élevé de MSI, des facteurs cliniques ont été recherché (âge, cancers associés), une étude immunohistochimique, une étude par SSCP puis séquençage à la recherche de la mutation germinale MSH2 ont été réalisés.
Résultats. Phénotype. 27 patients ont été inclus. 8 cas de cancers associés ont été retrouvés dont 6 cas de cancers du spectre HNPCC (cancers coliques (n=5) et cancer de l’endomètre (n=1)).Génotype. 3 patients avaient une mutation germinale hMSH2. La mutation du gène MSH2 a été significativement associée à l’existence d’un cancer du spectre HNPCC (p= 0,038) dans les antécédents, à la survenue du CUVES avant 60 ans (p= 0,04) et à la perte d’expression du gène MSH2 en IHC (p< 0,0001).
Conclusion. En présence d’un CUVES, un niveau élevé de MSI doit faire rechercher une prédisposition héréditaire s’il existe un cancer du spectre
HNPCC dans les antécédents ou un âge d’apparition inférieur à 60 ans. Les résultats de l’IHC orientent alors pour une éventuelle recherche de la mutation germinale du gène MSH2 par séquençage.
Bourse AFU-SYNTHELABO 2003