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Intérêt de l’IRM dans la colique néphrétique compliquée de la femme enceinte

Objectifs.– La survenue d’une colique néphrétique (CN) durant la grossesse n’est pas rare. L’imagerie limitée à l’échographie apporte peu de renseignement sur l’anatomie urétérale et la cause de l’obstacle. La possibilité d’obtenir une IRM en cas de colique néphrétique compliquée nous a semblé utile.

Méthodes.– Entre 2005 et avril 2009, 22 patientes enceintes âgées de 16 à 37 ans (moyenne 23,5 ± 5,1 ans), ont présenté une CN compliquée justifiant une hospitalisation. Dans 15 cas, il s’agissait de la 1re grossesse, cinq fois on retrouvait une grossesse antérieure sans complication urologique. Deux patientes avaient eu deux enfants dont l’une avec une pyélonéphrite à chaque grossesse. Une grossesse était gémellaire. Les antécédents urologiques étaient rares : une suspicion de CN, une cystite récidivante, deux pyélonéphrites récidivantes. Le terme lors de la CN était en moyenne de 26 SA ± 5,7 SA (extrêmes : 14 et 35 SA). Le côté douloureux était 19 fois à droite et trois fois à gauche. Neuf CN étaient compliquées d’une infection urinaire fébrile, quatre d’une insuffisance rénale aigue et le reste d’une résistance aux antalgiques (AINS exclus).

Toutes les patientes ont bénéficié d’une échographie, puis d’une IRM en urgence. L’échographie a retrouvé une dilatation significative du côté douloureux sauf dans deux cas où les cavités étaient fines mais une fois avec un épanchement périrénal. La présence d’un calcul obstructif était suspectée trois fois, et un système double une fois.

La pose d’une endoprothèse urétérale a été nécessaire 16 fois, réalisée sans irradiation avec un contrôle échographique rénal peropératoire.

Résultat.– La réalisation d’une IRM sans injection de produit de contraste a confirmé la dilatation importante des cavités pyélocalicielles 21 fois sur 22. Une seule fois, l’obstacle lithiasique a été confirmé avec visualisation d’un calcul lombaire gauche. Dans tous les autres cas, la dilatation s’arrêtait au niveau du détroit supérieur en regard de la compression de l’uretère par l’utérus gravide avec un uretère fin en aval. La suspicion échographique de duplicité urétérale a été écartée.

Un siphon sous-pyélique important a été détecté dans huit cas. Chez quatre de ces patientes qui ont été simplement surveillées, si un drainage avait été nécessaire à cause d’une évolution défavorable, la pose d’une néphrostomie aurait été préférée.

Conclusion.– L’IRM réalisée lors de la CN gravidique permet de lever le mythe de son origine lithiasique puisqu’elle montre que l’uretère est généralement comprimé par l’utérus gravide. Elle renseigne sur l’anatomie urétérale pour aider la mise en place d’une sonde urétérale sans irradiation. La constatation d’un siphon sous-pyélique très marqué pouvant orienter vers un drainage percutané.

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